Bannière

Mise à jour 6:41 AM UTC, Sep 14, 2023
Flash info
A+ A A-
Monde

Monde (30)

Obama accuse les Républicains de menacer la démocratie

"Je suis ici en Virginie parce que je pense que la Virginie fera en fin de compte le bon choix", a-t-il poursuivi. "Je pense qu'ici en Virginie, vous allez montrer au reste du pays, et au monde, que nous ne nous laisserons pas aller à nos pires instincts.

 L'ancien président américain Barack Obama en campagne en Virginie pour soutenir le candidat démocrate au poste de gouverneur, Terry McAuliffe, assis derrière lui

Barack Obama a accusé samedi les Républicains de menacer la démocratie avant une élection locale particulièrement serrée, vue comme un test national sur la popularité de Joe Biden au moment où il négocie âprement un plan massif d'investissements avec le Congrès.

L'ancien président s'était déplacé à Richmond, dans le sud conservateur de l'Etat, pour soutenir le démocrate Terry McAuliffe, 64 ans, candidat au poste de gouverneur de Virginie et qui est au coude-à-coude avec le républicain pro-Trump Glenn Youngkin, 54 ans, à l'approche du scrutin du 2 novembre.

Devant quelques centaines de jeunes militants enthousiastes, réunis à la Virginia Commonwealth University à Richmond, il a affirmé que M. Yougkin supprimerait des postes d'enseignants, qu'il réduirait l'accès à l'avortement et qu'il apporterait son soutien aux affirmations de Donald Trump qui prétend que l'élection présidentielle lui a été volée.

"A ma connaissance, le principal message de l'adversaire de Terry est qu'il est un type comme tout le monde parce qu'il porte une laine polaire. Et il accuse les écoles de laver le cerveau de nos enfants", a-t-il dit. "Il a aussi dit qu'il voulait faire vérifier les machines à voter utilisées lors du dernier scrutin. (...) Et nous sommes supposés croire qu'il va défendre notre démocratie ?" ====== Joe Biden a remporté la Virginie avec 10 points d'avance en 2020 et les républicains n'ont pas remporté d'élection dans cet Etat depuis 2009, mais l'avance de Terry McAuliffe dans les sondages a fondu au fil des semaines, et elle atteint désormais la marge d'erreur. 

M. Obama, qui reste le démocrate le plus populaire aux Etats-Unis cinq ans après quitté la Maison Blanche, voulait galvaniser les électeurs afro-américains, un électorat clé de cet Etat du sud, notamment dans la région de Richmond où l'un des plus importants symboles du passé esclavagiste du pays, la statue du général confédéré Robert Lee, n'a été déboulonnée que le mois dernier.

- "Marionnette" de Trump -

Reconnaissant comprendre pourquoi on peut être "fatigué" de la politique, il a rappelé avoir rencontré lors de sa première campagne présidentielle qui l'a porté à la Maison Blanche en 2008 une électrice afro-américaine de 106 ans qui s'était mobilisée pour lui. "Et je me suis dit, si elle n'est pas fatiguée, je n'ai pas le droit d'être fatigué", a-t-il ajouté. close volume_off  "Si John Lewis (figure de la lutte pour les droits civiques décédé en 2020, ndlr) n'était pas fatigué, nous n'avons pas le droit d'être fatigués", a-t-il martelé sous les applaudissements.

"Je suis ici en Virginie parce que je pense que la Virginie fera en fin de compte le bon choix", a-t-il poursuivi. "Je pense qu'ici en Virginie, vous allez montrer au reste du pays, et au monde, que nous ne nous laisserons pas aller à nos pires instincts. Nous ne reviendrons pas à un passé qui a fait tant de mal, nous irons de l'avant avec des gens comme Terry pour nous guider".

Avant M. Obama, la Première dame Jill Biden, la vice-présidente Kamala Harris et l'une des étoiles montantes du parti démocrate, Stacey Abrams, se sont déplacées en Virginie pour faire campagne pour M. McAuliffe. Le président américain lui-même y est attendu la semaine prochaine.

Une victoire de M. McAuliffe donnerait de l'élan au programme d'investissements massifs que l'aile gauche du parti démocrate cherche à faire passer au Congrès. Un échec pourrait inciter à davantage de prudence l'aile modérée du parti qui hésite encore à approuver quelque 3.000 milliards de dollars de dépenses.

M. Youngkin s'est concentré sur les écoles, faisant campagne contre le masque obligatoire honni par les électeurs de Donald Trump. Jusqu'ici, il a soigneusement évité d'apporter son soutien aux affirmations de l'ancien président qui prétend que l'élection lui a été volée.

M. Trump ne s'est pas rendu en Virginie. Il s'était joint virtuellement le 13 octobre à un meeting de campagne pro-Youngkin auquel participait notamment son ancien conseiller Steve Bannon.

M. McAuliffe, qui a pris le micro avant M. Obama, a promis de travailler avec des républicains "raisonnables" pour améliorer la situation en Virginie. ===== "Je travaillerai avec vous mais laissez-moi vous dire une chose aujourd'hui: Glenn Youngkin n'est pas un Républicain raisonnable. Pour moi, c'est Donald Trump en pantalon beige", a-t-il dit. "Voulons-nous une marionnette de Donald Trump comme gouverneur ? Non, nous ne voulons pas !".

L'ancien président américain Barack Obama en campagne en Virginie pour soutenir le candidat démocrate au poste de gouverneur, Terry McAuliffe, assis derrière lui

Source / AFP, Ryan M. Kelly AFP, publié le dimanche 24 octobre 2021 à 01h03

Turquie : Erdogan ordonne l'expulsion des ambassadeurs mobilisés en faveur de l'opposant Kavala

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi avoir ordonné l'expulsion, "au plus vite", des dix ambassadeurs dont ceux de France, d'Allemagne et des Etats-Unis, qui ont réclamé la libération de l'opposant Osman Kavala. 

"J'ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de déclarer au plus vite ces dix ambassadeurs persona non grata", a affirmé le chef de l'Etat lors d'un déplacement dans le centre de la Turquie, sans préciser la date à laquelle les diplomates devront partir. 

Ces diplomates "doivent connaître et comprendre la Turquie", a poursuivi M. Erdogan en les accusant "d'indécence". "Ils devront quitter" le pays "s'ils ne le connaissent plus", a-t-il ajouté. Mesure rare dans les relations internationales, déclarer "persona non grata" des diplomates ouvre la voie à leur expulsion ou leur rappel par leur propre pays.

Selon une source diplomatique allemande, les dix pays concernés se concertaient samedi soir, sans avoir toutefois reçu de notification officielle de la mesure.

"Du matin au soir ils (les diplomates) répètent : Kavala, Kavala...

Mais celui dont vous parlez, Kavala, c'est l'agent de Soros en Turquie", a affirmé le président Erdogan durant une réunion publique, faisant une nouvelle fois référence au milliardaire américain d'origine hongroise George Soros auquel il compare régulièrement l'opposant. 

Emprisonné depuis quatre ans sans jugement, Osman Kavala est accusé depuis 2013, par le régime du président Erdogan, de vouloir déstabiliser la Turquie. 

Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis ont appelé à un "règlement juste et rapide de l'affaire" Osman Kavala, homme d'affaires et mécène turc devenu une des bêtes noires du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement.

Dès le lendemain, leurs ambassadeurs étaient convoqués au ministère des Affaires étrangères, les autorités turques jugeant "inacceptable" leur démarche.

Le chef de l'Etat turc avait ensuite brandi la menace d'une expulsion à son retour d'une tournée africaine, jeudi.

-"Rien qui puisse justifier l'expulsion"- Parmi les premiers pays à réagir, samedi soir, la Suède, la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas ainsi que l'Allemagne ont fait savoir qu'ils n'avaient reçu aucune notification officielle concernant leurs ambassadeurs respectifs à ce stade. "Notre ambassadeur n'a rien fait qui puisse justifier l'expulsion", a indiqué une porte-parole du ministère norvégien des Affaires étrangères, Trude Måseide, citée par l'agence de presse NTB, ajoutant que son pays "continuera d'exhorter la Turquie à adhérer aux normes démocratiques". "Nous sommes actuellement en consultation intensive avec les neuf autres pays concernés", a de son côté annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères. Plusieurs parlementaires néerlandais ont réagi sur les réseaux sociaux.

"A juste titre, l'ambassadrice néerlandaise en Turquie a entre autres appelé à mettre en œuvre les arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme. Désormais, les 27 pays de l'UE doivent se rallier à cela", a tweeté la parlementaire travailliste Kati Piri. En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait ordonné la "libération immédiate » de M. Kavala - en vain. A 64 ans, cette figure majeure de la société civile, homme d'affaires richissime et philanthrope, né à Paris, a été maintenu en détention début octobre par un tribunal d'Istanbul qui a estimé "manquer d'éléments nouveaux pour le remettre en liberté".

Osman Kavala, qui a toujours nié les charges pesant contre lui, comparaîtra de nouveau le 26 novembre. Arrêté initialement pour sa participation au mouvement anti-gouvernemental dit de Gezi en 2013, époque à laquelle M. Erdogan était Premier ministre, il a ensuite été accusé de tentative de coup d'Etat et d'espionnage. -"Un procès équitable n'est plus possible"- Dans un entretien récent à l'AFP, M. Kavala a estimé que sa détention permet au régime de M. Erdogan de justifier ses "thèses complotistes".

"Considérant qu'un procès équitable n'est plus possible dans ces circonstances, je pense que cela n'a aucun sens pour moi d'assister aux audiences à venir", a-t-il annoncé vendredi via ses avocats. Le Conseil de l'Europe a récemment menacé la Turquie de sanctions, qui pourront être adoptées lors de sa prochaine session (30 novembre au 2 décembre) si l'opposant n'est pas libéré d'ici là. Le chef de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu a estimé que la menace d'une prochaine expulsion des ambassadeurs risquait de "précipiter le pays dans le gouffre".

Par AFP/ Publié le 23-10-2021 à 21:41 GMT |

SOMMET AFRIQUE FRANCE, RAPPORT AFRIQUE FRANCE LA FRANCE TOUJOURS À LA RECHERCHE D'IDÉES AFRICAINES POUR DOMINER L'AFRIQUE

"La France a donné la parole à des Africains bavards, férus de la réthorique, en mal de reconnaissance et de visibilité"  Par : Donatien Robé

 Face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie en Afrique, la France ne manque pas d'imagination. Elle ne baisse pas les bras. Elle a compris qu'il faut qu'elle s'adapte à la mondialisation, à la concurrence des autres puissances en Afrique. En définitive, la France a trouvé l'ingénieuse idée de demander des solutions aux Africains eux-mêmes pour réinventer sa domination sur le continent. Il s'agit de demander aux Africains de fabriquer le fouet avec lequel ils désirent être battus copieusement. .

Alors, ça a commencé en décembre 2013 sous François Hollande avec un rapport commandé par le ministère français de l'économie et des finances à cinq personnalités proches de l'Afrique: le diplomate Hubert Vedrine, l'ancien patron de l'agence française de développement (AFD) Jean Michel Severino, le financier franco-béninois Lionel Zinsou, l'économiste franco-tunisien Hakim El Karoui et l'assureur-banquier franco-ivoirien Tidjane Thiam. Ce rapport a été remis en décembre 2013 à Pierre Moscovici, ministre de l'économie d'alors à la "conférence de Bercy". Appelé "Afrique France : un partenariat pour l'avenir", ce rapport contient "15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l'Afrique et la France". 

Dans ce document, les propositions 10 et 11 en disent long sur la volonté de ses rédacteurs: -Proposition 10 : renforcer l'influence de la France en Afrique. -proposition 11: réinventer au plus vite la présence économique extérieure française en Afrique-subsaharienne. Très explicite ! Très clairement, on peut donc dire que le sommet Afrique France du 7 au 9 octobre 2021 à Montpellier est dans la logique de la stratégie française : dominer l'Afrique par des idées venant des Africains. Et ça marche !

Cette fois-ci, la France a donné la parole à des Africains bavards, férus de la réthorique, en mal de reconnaissance et de visibilité. 

Pendant ce temps, l'Afrique recherche des solutions africaines techniques, innovantes et structurelles pour l'école pour tous, la santé pour tous, la protection sociale pour tous, l'économie inclusive, une agriculture dynamique, etc.

A lire aussi 

 Par Namory Diomandé · https://www.facebook.com/namory.diomande.7

On peut tout reprocher aux jeunes africains qui ont rencontrés le président Macron. Cependant, leur présence a sonné quelques chose de nouveau. Je ne vois aucun chef d'état africains parler avec sa jeunesse et sa société civile sans filtre comme la fait Emmanuel Macron.

Maintenant si certains en on profité pour régler des comptes personnels laissons les avec leurs consciences, mais dans le fond cela a été une bonne chose.Il faut encourager les chefs d'état africains à en faire d'avantage.

Ainsi, ils pourront percevoir le cri de cœur de leurs populations.Comme à dit la participante burkinabé, "monsieur le Président c'est fini" Les canneaux de communication entre vous et les populations sont rouillés, il faut les changer.

Savez vous que le président Macron à un compte TikToc où il communique directement avec les populations ?

Savez-vous quels impacts a cela sur la vie de la nation ? Oui messieurs les présidents africains le monde a évolué et la sagesse ne vient pas forcément de la haut.

A bon entendeur salut. Bonne semaine à tous.

 

Pascal Boniface répond aux critiques émises à l'encontre de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (Iris), dont il est le directeur.

"La tribune publiée dimanche dernier par la députée européenne Nathalie Loiseau et la chercheuse Valérie Niquet (à lire ici) pose un problème fondamental : la faiblesse des thinks tanks géopolitiques français. Ceux-ci sont peu nombreux et sous-financés, au moment où la lutte dans le débat d'idées au niveau international fait rage.

Nous ne sommes que quelques-uns à pouvoir faire valoir un point de vue français dans les multiples enceintes où se forgent les opinions de l'expertise internationale. Et où toutes les autres puissances, quel que soit leur régime, sont fortement présentes.

Les think tanks français sont financés par l'Etat pour les recherches qu'ils font sur la base de contrats ou d'appel d'offres. Mais défendre un point de vue français - qui peut être différent du point de vue gouvernemental - se fait en réalité bénévolement, tout comme d'ailleurs le travail pédagogique auprès de nos concitoyens. 

Aucun chercheur de l'Iris n'a jamais vu sa liberté d'expression entravée pour ne pas froisser un partenaire 

Les think tanks français dépendent des contrats de l'Etat ou d'entreprises. Il faut savoir émettre des désaccords avec ces partenaires pour rester crédible. Aucun chercheur de l'Iris n'a jamais vu sa liberté d'expression entravée pour ne pas froisser un partenaire. 

Nathalie Loiseau et Valérie Niquet évoquent l'influence que des pays étrangers pourraient exercer via des partenariats avec des think tanks. Elles citent la Chine, mais c'est loin d'être le seul pays à avoir une stratégie d'influence, même si c'est le pays dont le système politique est le plus éloigné du nôtre le plus actif en la matière. ============ L'influence américaine est sans commune mesure, mais il s'agit d'un pays allié et cela passe mieux. Il faut distinguer les think tanks de rayonnement international des petites structures souvent uninominales malgré des titres ronflants qui sont bien plus manipulables par des intérêts étrangers. Il faudrait aussi évoquer le travail des agences de communication qui ont souvent des budgets colossaux pour modifier de façon positive l'image de certains pays. 

Les gouvernements successifs mettent en avant l'importance du débat d'idées et du soft power mais en réalité, ils ne font pas grand-chose pour aider les think tanks

Dans son rapport sur les influences chinoises publié à la mi-septembre, l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM) a mis en cause l'Iris pour avoir coorganisé avec l'ambassade de Chine trois colloques sur les routes de la soie en 2017, 2018 et 2019. En organisant ces colloques, aurions-nous été en quête désespérée de financement pour compenser l'absence de financements français? En aucun cas. Nous pensions que le thème était intéressant. L'ambassade de Chine a pris en charge les frais qui ont permis l'opération, mais pas asservi l'Iris. Contrairement à ce que l'IRSEM affirme dans son rapport, nous avons fait entendre une voix française critique. Nous n'avons pas renouvelé l'opération par la suite du fait du durcissement de ton de l'ambassade de Chine. D'autres think tanks français coopèrent avec les autorités chinoises, y compris après 2020, et l'IRSEM a admis en faire de même.

Pourquoi dès lors ne cibler que l'Iris? Serait-ce parce que ses positions, assez souvent en franc-tireur, peuvent agacer? 

Tout ceci ne nous a jamais empêchés de critiquer certaines positions chinoises, tout en refusant de participer à une croisade antichinoise dans laquelle veut nous entraîner la diplomatie américaine. Les gouvernements successifs mettent en avant l'importance du débat d'idées et du soft power mais en réalité, ils ne font pas grand-chose pour aider les think tanks, parce que ce n'est pas rentable électoralement, peu visible, et utile uniquement à long terme.

N'est-il pas le temps d'ouvrir un large débat sur ce sujet?" 

* Pascal Boniface vient de publier avec Hubert Védrine l'Atlas des crises et de conflits (Armand Colin, Fayard)

Par Redaction JDD Pascal Boniface, le directeur de l'Iris. Pascal Boniface, le directeur de l'Iris. (AFP)

Tensions France-Algérie : "Cette crise va durer parce que le régime algérien n’a rien d’autre à proposer à son opinion publique"

Le président de la République française, Emmanuel Macron, a prôné ce mardi 5 octobre, « un apaisement » entre la France et l’Algérie, et dit avoir des relations cordiales avec son homologue Abdelmadjid Tebboune.

Depuis les propos du chef de l’Etat français rapportés par le journal Le Monde, accusant « le système politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle », les deux pays vivent à nouveau une grave crise diplomatique.

Cet appel à l’apaisement est-il réaliste ?

Pourquoi les propos du président Macron ont-ils fait un tel tollé en Algérie ?

Comment expliquer ces crises à répétition ?

Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po Paris et auteur de Géopolitique de l’Algérie, paru aux éditions Bibliomonde, répond à nos questions.

 TV5MONDE : Alors que la France et l’Algérie traversent une grave crise diplomatique, consécutive aux propos du président Emmanuel Macron, rapportés par le journal Le Monde, sur le « système politico-militaire » qui entretient une rente mémorielle concernant la guerre d’Algérie, le chef de l’Etat français appelle à l’apaisement. Est-ce réaliste en l’état actuel de la situation ?

Kader Abderrahim : Dans la position du président de la République, il est obligé de tenir compte d’un certain nombre de facteurs qui ne sont pas dans les préoccupations d’un chercheur ou d’un universitaire, qui a une parole plus libre, bien qu’elle doive de toute manière être responsable. Je pense que le président Macron a probablement dû être mis en garde sur les réactions diplomatiques, économiques, et même d’une certaine manière sécuritaires.

Dans un contexte de pré-campagne pour la présidentielle, on craint peut-être les réactions qu’il peut y avoir ou que les choses dérapent, ici dans la diaspora, mais aussi en Algérie. Il est obligé de tenir compte de tout cela. J’aurais voulu que ce soit pris en compte avant qu’il tienne ces propos jeudi dernier, lors de ce déjeuner avec les jeunes issus de l’immigration. Là, on a l’impression qu’il fait à tout le moins un pas de côté, et au pire, un pas en arrière.

(Re)voir : "Paris - Alger : rien ne va plus !" C’est un très mauvais signal qu’il envoie à la société algérienne, mais également aux caciques du régime, qui vont l’interpréter d’une manière positive. Ils peuvent se dire « on a encore gagné, on a fait plier le président Macron, donc d’une certaine façon, on a fait plier la France ». Et ce n’est pas bon pour ceux qui ont soif de démocratisation pour ce pays, et tous ceux qui tentent d’apporter un éclairage sur l’histoire de la guerre d’Algérie, ou l’histoire tellement entrelacée des deux pays. Pour moi, c’est une petite déception.

(Re)lire - Quand Emmanuel Macron rencontre les "petits-enfants" de la guerre d'Algérie et provoque la colère d'Alger Et on peut s’interroger sur le fait de savoir si tout cela a été préparé, ou si c’était un mouvement d’humeur de tenir des propos qu’on n’avait jamais entendus au préalable. Aucun président, aucun chef d’Etat français, n’avait parlé de régime militaro-politique, n’avait évoqué la restriction des visas pour les caciques du régime qui sont les premiers à passer des week-ends à Paris et ailleurs. Les conséquences en tout cas sont là. Je pense que cette crise va durer, parce que le régime algérien n’a rien d’autre à proposer à son opinion publique qu’une image dégradée de la France, à travers les propos de son président de la République.

TV5MONDE : Est-ce à dire que le tollé suscité par les propos du président Emmanuel Macron tient davantage au besoin des autorités algériennes de créer un contre-feu aux problèmes auxquels ils sont confrontés actuellement dans le pays, plus qu’aux questions mémorielles entre la France et l’Algérie ?

Kader Abderrahim : C’est tout cela à la fois ! Rien n’est réglé, tout simplement parce que rien n’est débattu, et que si les Algériens ont soif de démocratisation, qu’ils rêvent d’un véritable Etat de droit, pour sortir de l’arbitraire et de la précarité, ils ont aussi besoin de connaître une histoire qui serait débarrassée des interventions et des oripeaux interventionnistes de l’Etat.

(Re)voir : "L'Algérie rappelle son ambassadeur en France pour consultation"

Jusqu’à présent, la seule chose à laquelle on ait accès, je caricature à peine, c’est au mieux une histoire mythifiée, voire une histoire instrumentalisée, dans laquelle on a fait disparaître les véritables résistants, ceux qui ont voulu jouer un rôle à la fois politique et historique dans le retour à la souveraineté de l’Algérie. Et on voit que ça été usé jusqu’à la corde. 

L’abus de la légitimité historique a fini par mettre hors-jeu les dirigeants algériens, qui n’ont pas compris que dans les sociétés modernes, la seule légitimité qui vaille aux yeux des peuples, c’est celle issue des urnes, et non pas celle fournie par l’histoire. Ça ne fonctionne pas. On est au 21e siècle, il est temps de se réveiller, de concevoir un nouveau contrat social entre l’Etat et la société algérienne ; et d’imaginer un autre projet collectif autour de valeurs communes largement partagées. Là, on est malheureusement loin du compte et de cet objectif.

TV5MONDE : En évoquant pour la première fois le « système politico-militaire », le président Emmanuel Macron n’a-t-il pas essayé de contraindre les autorités algériennes à sortir justement de leurs ambiguïtés ? 

Kader Abderrahim : Bien sûr, c’est l’une des lectures que l’on peut avoir des propos du président Emmanuel Macron. Encore une fois, je regrette que cela n’ait pas été recontextualisé, et mis en perspective dans le cadre du rapport Stora qui proposait de manière très concrète, un travail commun d’historiens entre l’Algérie et la France, afin de regarder ensemble cette histoire. 

La question aujourd’hui c’est pourquoi est-ce que ça n’est pas possible ? Pourquoi les Algériens ne saisissent pas toutes les mains tendues depuis 15 ans ? Depuis le président Jacques Chirac, jusqu’à Emmanuel Macron, tous les chefs d’Etat français ont fait des gestes, tenu des propos, des paroles fortes, symboliques, que ce soit ici à Paris, ou lors de voyages d’Etat en Algérie. Qu’est-ce qu’on cherche ? Encore une fois, la légitimité de ce régime politique est aujourd’hui contestée par les Algériens. Pendant deux ans et demi, le Hirak est descendu massivement dans les rues de toutes les villes d’Algérie. Ce qui est quand même un phénomène nouveau.

Je pense que le président Emmanuel Macron est sincère lorsqu’il parle de relations cordiales avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. 

Kader Abderrahim, chercheur.

Malheureusement, ils n’ont pas reçu le soutien attendu de l’extérieur, si ce n’est de la diaspora algérienne, notamment celle de France mais pas seulement ; et donc c’était très insuffisant pour faire plier le régime à Alger, qui use de cette ficelle patriotique, nationaliste, et qui continue aujourd’hui encore à instrumentaliser l’histoire. Moi je partage les propos du président Macron parce que on se dit ouf, on dit enfin les choses. Rappelons-nous ce que disait Camus, qui était aussi Algérien : « mal nommer les choses, c’est ajouter à la tragédie du monde. »

TV5MONDE : Comment expliquer les crises à répétition entre Paris et Alger, alors que le président Emmanuel Macron affirme par ailleurs qu’il entretient des relations cordiales avec son homologue Abdelmadjid Tebboune ?

Kader Abderrahim : Je pense que le président Emmanuel Macron est sincère lorsqu’il parle de relations cordiales avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Je crois qu’il a besoin et qu’il cherche un interlocuteur. Malgré tout ce qu’il peut penser de la nature du régime politique en Algérie, il ne peut pas passer au-dessus de ce qui existe comme institution.

Mais dans le même temps, il a compris que le président Tebboune n’a pas les coudées franches, qu’il n’a pas l’autorité, probablement pas le charisme non plus. Il est encadré par une armée, par des généraux, qui décident en fonction d’intérêts particuliers. Ils n’ont pas une vision de ce qu’est le bien public en Algérie. Je crois que la déception d’Emmanuel Macron est là, et qu’elle a été pour beaucoup dans sa prise de parole jeudi dernier au cours de ce déjeuner.

Il est un peu tôt pour faire un bilan, mais on verra où les choses en sont dans quelques semaines. Il est à noter cependant que ces propos du président Macron arrivent dans un contexte très compliqué en Algérie, très difficile sur le plan économique et social pour les Algériens, et marqué par son isolement diplomatique. Et comme le régime est sur la défensive, il n’est pas prêt à saisir les mains qu’on lui tend. Il va donc probablement chercher une échappatoire sur les plans économiques et commerciaux. C’est en tout cas la menace qui a été brandie. Il va y avoir une réévaluation des rapports avec la France. 

Comme la Chine est déjà, depuis plus de 15 ans, le premier fournisseur de l’Algérie, leurs relations vont probablement se renforcer. Sur le plan sécuritaire, l’armée algérienne est équipée à près de 80% de matériel militaire russe. Et il y a un autre acteur qui émerge dans cette région du monde, en Méditerranée, au Maghreb, au Sahel… c’est la Turquie. Elle va probablement jouer un rôle plus idéologisé, mais elle essaiera aussi de tirer son épingle du jeu sur le plan commercial. Voilà les registres sur lesquels les dirigeants algériens vont tenter de jouer, pour « faire la nique » à la France et au président Macron, et lui faire comprendre qu’on est là, on est assis sur le trône, et il n’est pas question de discuter ou de négocier notre sortie.

TV5MONDE : Une fin du cycle de crises entre la France et l’Algérie n’est donc pas envisageable pour le moment ?

Kader Abderrahim : Absolument ! Rien n’est réglé, loin de là. Les problèmes sont aujourd’hui formulés, connus, mais jamais négociés, jamais discutés. Il n’y a donc pas de compromis. Et on retombera sur les mêmes problèmes, avec les mêmes maux. Et moi je fais le pari qu’on se reparlera dans quatre mois, dans six mois, pour une énième crise sur le plan diplomatique. On n’arrivera pas à sortir de ce cercle vicieux tant qu’on n’abordera pas clairement les choses. Peut-être faut il le faire sur la durée. Peut-être y aura-t-il encore des claquements de portes, ou des éclats de voix.

(Re)voir : "Alger ferme son espace aérien aux avions de Barkhane"

Mais c’est aujourd’hui indispensable et nécessaire, parce que là on va tous dans le mur. La recomposition géopolitique en méditerranée, au Maghreb et au Sahel, doit nous conduire impérativement à imaginer des formules, des compromis, des sorties de crise avec les partenaires du sud qui sont concernés au premier chef, et qui sont en train de nous entraîner dans leur propre crise. Il faut aussi être attentif à ce que les questions internes à l’Algérie ne rejaillissent pas sur un pays comme la France, qui compte une diaspora issue de l’immigration algérienne extrêmement importante. 

Emmanuel Macron quelques mois après son élection, en décembre 2017, en visite à Alger.

© AP Photo/Anis Belghoul, File 05 OCT 2021 Mise à jour 05.10.2021 à 18:25 par Christian Eboulé

"Pandora Papers" : "C'est choquant", alors qu'"on est en train de sortir d'une crise sanitaire énorme", Ces personnes fortunées répondent que ces pratiques sont légales...

De nombreuses personnalités fortunées échappent toujours à l’impôt en ayant recours aux paradis fiscaux, selon le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et ses partenaires.

"C'est choquant, notamment dans la période actuelle" alors qu'"on est en train de sortir d'une crise sanitaire énorme", a réagi Quentin Parrinello, responsable du plaidoyer sur la justice fiscale chez Oxfam France. La nouvelle enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et ses partenaires, dont la cellule investigation de Radio France, démontre que de nombreuses personnalités fortunées échappent toujours à l’impôt en ayant recours aux paradis fiscaux. Parmi elles, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair et le roi Abdallah II de Jordanie. 

>> "Pandora Papers" : des milliers de milliards de dollars toujours à l’abri dans des paradis fiscaux  :: franceinfo : ces nouvelles révélations vous découragent ? 

Quentin Parrinello : Ce n'est malheureusement pas le premier scandale auquel on a affaire puisque, notamment, les journalistes de la ICIJ et les partenaires ont révélé de nombreux scandales fiscaux : les "Panama Papers" et "Paradise Papers". Et à chaque fois, on se retrouve avec une minorité, une élite fortunée qui a recours massivement aux paradis fiscaux pour éviter de payer des impôts et pour blanchir de l'argent. C'est choquant. C'est choquant, notamment dans la période actuelle. On est en train de sortir d'une crise sanitaire énorme, qui a fait exploser les inégalités puisqu'on a ces personnes qui se soustraient à la solidarité nationale et qui évitent de payer des impôts au moment même où on est en train de chercher la manière de payer la facture du coronavirus et où, en France, on est en train de se dire qu'il va falloir réformer l'assurance-chômage, qu'il va falloir réformer les retraites pour aller chercher l'argent. Oui, c'est choquant puisque l'argent il existe. Malheureusement, il est plutôt jusqu'à présent caché dans les paradis fiscaux par les personnes les plus riches.

Les "Panama Papers", c'était en 2016. Vous avez l'impression que rien n'a été fait ?

: On a avancé dans le discours. C'est ça, finalement, qui est presque le plus rageant, c'est qu'on a des décideurs politiques qui disent : "Les paradis fiscaux, ce n'est plus possible". Il y en a qui l'ont dit, même bien avant les "Panama Papers". Nicolas Sarkozy avant 2010 disait déjà : "Les paradis fiscaux, c'est fini". Ce discours, il progresse, mais derrière, dans les actes, on est encore extrêmement loin de ce qu'il faudrait faire. On fait des tout petits pas sur la transparence du secret fiscal, mais on est encore très, très loin de ce qu'il faudrait faire. Il faut largement réformer la manière dont les plus riches sont taxés. 

"Aujourd'hui, c'est très facile pour une personne riche de délocaliser sa fortune dans un paradis fiscal et de le faire en toute opacité puisque le secret fiscal, c'est encore la règle plutôt que l'exception."

Quentin Parrinello à franceinfo Comment faut-il agir ? ......

Il faut réformer massivement la manière dont on taxe les plus riches. Aujourd'hui, c'est extrêmement facile pour les plus riches de délocaliser dans un paradis fiscal. Ils sont finalement encouragés, y compris par une forme d'idéologie. Quand en France, en 2017, on supprime l'ISF, c'est pour dire : "Sinon, il va y avoir de l'exil fiscal". Mais on peut lutter contre l'exil fiscal. On peut lutter contre l'évasion fiscale des riches. Il faut déjà accepter de dire que ce n'est pas une fatalité. On peut mettre en place des registres de la fortune, des registres publics des actifs financiers des plus riches pour savoir où sont logés les actifs offshore. Aujourd'hui, les administrations fiscales s'échangent ces informations, mais elles restent extrêmement parcellaires. Elles comptent notamment sur les intermédiaires financiers pour le faire. Or, ce que montre ce scandale, c'est que ces intermédiaires financiers sont au centre de l'ingénierie fiscale. Ils aident les plus riches à échapper à l'impôt. Il faut arrêter de compter sur eux pour transmettre les informations aux autorités fiscales. Il faut simplement demander ce que ça soit rendu public pour aider à avoir une politique fiscale plus juste.

Ces personnes fortunées répondent que ces pratiques sont légales... 

C'est pour cela qu'il faut une réforme internationale, de la même manière que la fiscalité des multinationales qui délocalisent dans les paradis fiscaux, c'est légal aussi. L'évasion fiscale, c'est la zone grise entre la légalité et l'illégalité. Et c'est des gens, tout comme les Panama Papers, qui ont joué sur les failles du droit international pour éviter de payer des impôts. Donc aujourd'hui, effectivement, il faut une réaction internationale. Mais pour ça, il faut aussi des ONG, une société civile très forte, des journalistes qui jouent ce rôle de vigile auprès des décideurs politiques qui disent : "Non, ce n'est pas acceptable que vous vous soustrayez à la solidarité nationale en évitant de payer des impôts."

Article rédigé : source /franceinfo Radio France Publié le 04/10/2021 12:14

Mis à jour le 04/10/2021 12:44 Temps de lecture : 4 min.

Une vue aérienne du centre financier de Panama City, le 25 avril 2019.

Photo d'illustration. (LUIS ACOSTA / AFP) Une vue aérienne du centre financier de Panama City, le 25 avril 2019. Photo d'illustration.

(LUIS ACOSTA / AFP)

«Pandora Papers» : plusieurs chefs de gouvernement mis en cause pour évasion fiscale

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair ou encore le roi de Jordanie Abdallah II sont éclaboussés par ces nouvelles révélations. Le Premier ministre tchèque aurait acheté une luxueuse villa dans le sud de la France à travers des sociétés offshore. Le Premier ministre tchèque aurait acheté une luxueuse villa dans le sud de la France à travers des sociétés offshore.

 Le 3 octobre 2021 à 19h32, modifié le 3 octobre 2021 à 20h42 C’est le fruit de plusieurs mois de travail. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dont font partie 150 journaux, dont Le Monde et France info en France, a publié ce dimanche une première enquête après avoir eu accès à 12 millions de documents. Les « Pandora Papers » – c’est le nom qui a été donné à cet ensemble de documents – révèlent la façon dont des puissants de ce monde, parmi lesquels des responsables politiques, des chefs d’Etat et des milliardaires investissent via les paradis fiscaux. 600 Français sont concernés.

 L’enquête de l’ICIJ épingle plusieurs dirigeants politiques : le Premier ministre tchèque Andrej Babis qui a fait l’acquisition d’un luxueux château dans les Alpes-Maritimes « par le biais d’une cascade de sociétés offshore » ; l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair qui avec sa femme a acheté un immeuble via des parts dans une société similaire ; le roi de Jordanie, Abdallah II à la tête d’un véritable empire immobilier dans le monde à travers une trentaine de sociétés-écrans…

Le président chypriote Nicos Anastasiades, le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, l’ancien Commissaire européen à la santé et à la politique des consommateurs John Dalli, le président du Monténégro ou encore le président gabonais Ali Bongo sont également cités par ces médias. L’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn aurait lui fait transiter plusieurs millions de dollars d’honoraires de conseil à des entreprises par une société marocaine exempte d’impôts.

 Shakira également éclaboussée Au total, des liens ont été établis par l’ICIJ entre des actifs offshore et 336 dirigeants et responsables politiques de premier plan, qui ont créé près de 1 000 sociétés, dont plus des deux tiers aux Iles Vierges britanniques. Parmi les personnalités exposées, se trouvent également la chanteuse colombienne Shakira, le mannequin allemand Claudia Schiffer ou la légende indienne du cricket Sachin Tendulkar.

Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, l’ICIJ met en parallèle le discours anti-corruption tenu par certains d’entre eux avec leurs placements dans des paradis fiscaux.

 Titanesque, l’enquête n’est qu’à ses débuts. De manière coordonnée, les médias de l’ICIJ vont publier d’autres révélations liées aux « Pandora Papers » dans les prochains jours. Serait aussi concernée par ces documents, selon Le Monde, « une poignée d’hommes politiques français, souvent murés dans le silence au moment d’expliquer la raison d’être de leurs sociétés offshore ».

Reuters/Francisco Seco Par Le Parisien avec AFP

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair ou encore le roi de Jordanie Abdallah II sont éclaboussés par ces nouvelles révélations. Le Premier ministre tchèque aurait acheté une luxueuse villa dans le sud de la France à travers des sociétés offshore. Reuters/Francisco Seco Le Premier ministre tchèque aurait acheté une luxueuse villa dans le sud de la France à travers des sociétés offshore. Reuters/Francisco Seco

France - Algérie: Pourquoi un tel regain de tensions? La crise entre Paris et Alger monte d’un cran avec la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français.

Comment expliquer les nouvelles tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie? d'illustration

 - Nouvelle zone de turbulences. La crise entre Paris et Alger monte d’un cran ce dimanche 3 octobre, avec la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français, au lendemain du rappel de l’ambassadeur algérien à Paris. Mais pourquoi de telles tensions entre deux pays qui doivent bientôt commémorer les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie et son indépendance?

 Dans le collimateur des autorités algériennes: des “propos non démentis” d’Emmanuel Macron, retranscrits par Le Monde dans un article samedi. Le journal relate une rencontre deux jours plus tôt entre le président de la République et une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la Guerre d’Algérie (1954-1962).

 Selon le quotidien du soir, le chef de l’État a déclaré qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur “une rente mémorielle”, entretenue par “le système politico-militaire”. Toujours dans des propos cités par Le Monde, il a critiqué “une histoire officielle totalement réécrite” par Alger qui “ne s’appuie pas sur des vérités” mais sur “un discours qui repose sur une haine de la France”.

 Macron au centre des critiques

 Emmanuel Macron a en outre évoqué la forte réduction des visas pour les Algériens, Marocains et Tunisiens, décidée quelques jours plus tôt, mardi par Paris, qui avait valu à l’ambassadeur de France en Algérie une convocation pour “protestation” des autorités algériennes. Cette réduction des visas ne vise pas les étudiants ni les milieux d’affaires mais “les gens qui sont dans le milieu dirigeant”, a ainsi expliqué le président de la République, cité par journal.

 Autre motif d’irritation pour Alger, selon les médias locaux: quand le chef de l’État décrit le président Abdelmadjid Tebboune comme “pris dans un système très dur” puis ironise sur la façon dont l’Algérie présente, selon lui, les Français comme “les seuls colonisateurs”, oubliant la domination ottomane entre le XVIe et XVIIIe siècles.

Si ce n’est pas la première crise entre les deux pays, la dernière aussi grave remonte à une quinzaine d’années, au 23 février 2005. Le Parlement français avait adopté une loi reconnaissant “le rôle positif de la colonisation”. Malgré son abrogation ultérieure, ce texte avait provoqué l’annulation d’un Traité d’amitié voulu fortement par le président Jacques Chirac et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika.

Plus récemment, les relations bilatérales ont connu d’autres pics de tension: en mai 2020, l’ambassadeur algérien à Paris, alors Salah Lebdioui, avait été rappelé après la diffusion d’un documentaire par deux chaînes publiques françaises sur les manifestations pro-démocratie (Hirak) en Algérie.

Des relations en dents de scie

 En avril 2021, le Premier ministre français Jean Castex a annulé au dernier moment une visite, à la demande d’Alger, mécontente, selon des sources informées de l’AFP, d’une délégation trop petite à leur goût.

Malgré cela, les relations bilatérales n’étaient pas mauvaises, avant les déclarations d’Emmanuel Macron Macron qualifiées par les médias algériens de “dérapage”. Le président français avait ainsi fait en novembre 2020 l’éloge du président Abdelmadjid Tebboune auprès de la revue Jeune Afrique, ce qui lui avait valu les critiques d’une partie de la diaspora et de la société civile algériennes. Le chef de l’État français y avait loué le “courage” de son homologue, assurant qu’il allait faire “tout son possible” pour l’aider dans la période de transition après le Hirak.

 En juillet 2020, Paris avait fait un geste envers Alger en restituant les crânes de 24 résistants algériens décapités au XIXe siècle lors de révoltes dans le sud de l’Algérie contre l’occupant français. En mars 2020, la France a reconnu pour la première fois que l’avocat algérien Ali Boumendjel, mort en mars 1957, a été torturé et tué par l’armée française lors de la Bataille d’Alger.

La presse algérienne a rappelé aussi samedi que le président de la République jouissait de préjugés favorables pour avoir, pendant sa campagne présidentielle en 2017, qualifié la colonisation de “crime contre l’humanité”, lors d’une visite à Alger.

Une question de mémoire

Mais ce temps paraît désormais bien loin. Les nouvelles difficultés diplomatiques montrent, aujourd’hui, à quel point la question de la mémoire est sensible côté algérien. Les deux pays se sont mis d’accord en 2020 pour confier à des chercheurs des deux rives de la Méditerranée, un travail de mémoire dans une optique de “réconciliation”.

 L’historien français Benjamin Stora a remis son rapport en janvier au président de la République préconisant une série d’“actes symboliques” mais “ni excuse ni repentance”. Un document rejeté par Alger un mois plus tard comme “non objectif”, reprochant l’absence de “reconnaissance officielle par la France des crimes de guerre et contre l’humanité perpétrés pendant les 130 années de l’occupation de l’Algérie”.

Samedi, la présidence algérienne a estimé que la dernière position prise par Emmanuel Macron “heurte les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire (et) a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologétique du colonialisme.”

 via Associated Press Comment expliquer les nouvelles tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie?

(photo À voir également sur Le HuffPost: La colonisation cachait aussi un grand marché sexuel, de l’Algérie au Maroc

Bernard Tapie est mort, emporté par le cancer Bernard Tapie incarne les années 80, celles de l’argent facile et de la réussite, en devenant un homme d’affaires plusieurs fois millionnaire

"S’il y a une chose que je sais faire, c’est du blé" lance celui qui est surnommé par la presse le "Zorro des entreprises" après son énième coup de maître en 1988 : la revente pour 260 millions de francs de l'équipementier de vélos Look Cycle, cinq ans après son rachat pour 1 franc symbolique.

Bernard Tapie incarne les années 80, celles de l’argent facile et de la réussite, en devenant un homme d’affaires plusieurs fois millionnaire reprenant des entreprises en faillite pour les revendre une fois redressées. Il s'achète un yacht de luxe, le Phocéa, roule en Lamborghini et affiche son teint hâlé sur les plateaux télé. Il est sacré "personnalité de l'année" en 1984.

Il fait aussi la Une des journaux pour de nombreux procès, le dernier en date concernant l’affaire de l’arbitrage du Crédit Lyonnais. Il était convoqué encore en mai 2021 par les juges du Tribunal de Paris dans ce dossier fleuve commencé en 2008, alors qu’il est atteint par un nouveau cancer qui aura finalement raison de lui. Des origines modestes

 Bernard Tapie naît le 26 janvier 1943 dans un quartier populaire du XXème arrondissement de Paris, d’un père ouvrier-chauffagiste qui créera plus tard sa propre entreprise et d’une mère aide-soignante. "Il passe son enfance et sa jeunesse dans un gourbi de dix-sept mètres carrés et demi avec son frère cadet et ses deux parents, près du stade municipal du Bourget, dans la banlieue nord de Paris" raconte le journaliste Franz Olivier Giesbert dans Leçons de vie et de mort, son livre consacré à Tapie.

Avec un diplôme de technicien en électronique en poche, Bernard Tapie se lance dans une carrière, très éphémère, de chanteur signant deux 45 tours en 1966, transformant son nom en Bernard Tapy. Il entreprend toutefois cette carrière sérieusement, ayant une vraie connaissance de la musique. Bernard Tapie a découvert le violon à 6 ans, au rythme de deux leçons par semaine. Il apprendra assez vite pour jouer à la messe de l'église Saint Nicolas du Bourget, puis pour présenter le concours Nerini à la Salle Gaveau à Paris.

J’étais le seul fils de prolo, dit-il, et j’étais très nerveux en attendant mon tour. J’avais tellement tripoté ma partition qu’elle était chiffonnée et ne tenait pas sur mon pupitre.Bernard Tapie /

Le premier 45 tours de Bernard Tapie en 1966, il américanise son nom de famille en Tapy.

  Il a 23 ans. Il épouse sa première femme, Michèle Layec avec qui il aura deux enfants, Nathalie et Stéphane.

 Il s'essaye à la course automobile et participe à des courses en Formule 3 mais après un grave accident, qui le laisse dans le coma plusieurs jours, il renonce à sa carrière de pilote. Il en garde le goût des voitures rapides, comme les Lamborghini.

Le "golden boy"  En 1967, il se lance avec succès dans la vente d’appareils de télévision, à tel point qu’en quelques années il monte son propre magasin, un vaste dépôt d’électroménager près de la gare de l’Est. Il y rencontre celle qui deviendra sa deuxième femme, Dominique qu’il épousera en 1987. De super vendeur, il devient entrepreneur. L’entrepôt fait faillite. Qu’importe, Bernard Tapie rebondit et en 1977 commence sa deuxième vie de repreneur d’entreprises en dépôt de bilan.

 Au début des années 80 il rachète Terraillon et Testut (les célèbres balances), Look (le fabriquant d'attaches de skis), La Vie Claire (chaîne de magasins bio), et Wonder (les piles salines, acheté 1 franc symbolique en 1984 et revendu 470 millions de francs en 1988 à l'Américain Ralston), pour ne citer que les plus connues.

L’homme a un sens inné de la mise en scène. Il n’hésite pas à incarner la marque des fameuses piles électriques dans un spot publicitaire devenu célèbre, "Je marche à la Wonder". ////// Personnalité médiatique

Il incarne le gagnant que rien ne peut arrêter, un personnage qu’il forge au fur et à mesure de ses apparitions télévisées, d’abord dans des émissions culturelles ou politiques comme Le Grand échiquier ou 7 sur 7.

Puis, face aux succès d’audience (la France n’a que trois chaînes de télévision publiques au début des années 80, Canal+ apparaît en 1984 et M6 en 1987) il est invité dans des émissions grand public comme Gym Tonic, Le Jeu de la vérité, Champs-Élysées, Les Grosses Têtes ...

 En février 1986 la chaîne TF1 lui confie une émission mensuelle, le vendredi soir à 20.35, Ambitions. Le principe : un jeune de moins de vingt-cinq ans, soutenu par Tapie, vient présenter son projet de création d’entreprise devant un jury d’économistes, de managers, de journalistes, etc. Si son idée est retenue, il pourra la concrétiser. Le tout en direct devant une assemblée d'un millier de spectateurs. L'émission durera un an.

 Il devient ainsi une personnalité médiatique qu’il amplifiera en s’impliquant dans le sport.

La passion du sport /Pratiquant le vélo, Bernard Tapie investit une partie de sa fortune en formant une équipe de cyclisme autour du quadruple vainqueur du Tour de France, Bernard Hinault, en 1984. Elle prendra les couleurs de son enseigne d’aliments bio "La Vie Claire". Bernard Hinault y remporte son 5ème Tour de France en 1985 et l'année suivante c’est l'Américain Greg LeMond qui remporte la course. C'est également une aventure industrielle car il transformera l'entreprise Look de fabriquant de fixations de ski à celui de pédales automatiques. "J’ai demandé à son bureau d’études d’utiliser son savoir-faire pour imaginer des pédales de vélo qui se déchausseraient facilement quand tu tombes, sur le modèle des fixations de ski. Hinault vient voir les gars sur place, à Nevers. Il fait les essais, leur dit ce qui va, ce qui ne fonctionne pas. Porte-drapeau de La Vie Claire sur le Tour de France, il devient l’ambassadeur de Look. " explique Tapie à Franz Olivier Giesbert. Bernard Tapie en directeur de l'équipe du Tour de France La Vie Claire tient le vélo de Bernard Hinault à Paris le 31 janvier 1985.

Edmonde Charles-Roux, la femme du maire de Marseille Gaston Deferre, lui demande alors de reprendre le club de football de la ville en 1986. L’Olympique de Marseille n’a plus remporté de titres depuis 1976 et n'est revenu en Ligue 1 que depuis deux ans.

Tapie rachète le club pour 1 franc symbolique. Il le remanie profondément en recrutant des joueurs expérimentés comme Alain Giresse, Jean Tigana, Manuel Amoros, ou Enzo Francescoli. Son grand regret c'est de ne pas avoir réussi à débaucher l'Argentin Diego Maradona joueur star du Naples. En revanche, il fait venir de jeunes espoirs et futur champions français comme Jean-Pierre Papin, Éric Cantona, Basile Boli, Didier Deschamps, Marcel Desailly, Fabien Barthez, mais aussi le Ghanéen Abedi Pelé, l'Anglais Chris Waddle, le Croate Alen Bokšić et enfin le Brésilien Sonny Anderson.

L'Olympique de Marseille remporte quatre titres de Champion de France consécutifs de 1989 à 1992, joue quatre finales de Coupe de France dont une gagnée en 1989, deux demi-finales de Coupe d'Europe (Coupe des coupes 1988, Coupe des clubs champions 1990) et deux finales de Ligue des champions, dont une gagnée en 1993 face au Milan AC, qui reste la seule remportée par un club français à ce jour.

Rien ne semble résister à Tapie qui est approché - via un ami commun, Jacques Séguela - par François Mitterrand. L'entrée en politique

Préparant sa campagne de 1988, l’ancien
président de la République cherche de nouvelles personnalités non-politiques pour rejoindre son parti. Il propose à Bernard Tapie de se présenter dans la 6ème circonscription des Bouches du Rhône, dans le 9ème arrondissement de Marseille, qui est traditionnellement un fief de la droite. Face à Guy Teissier (UDF), il perd d’une poignée de voix. L’élection est invalidée pour irrégularités et le siège est à nouveau en jeu l’année suivante en 1989 : il remporte l’élection au 2ème tour avec 50,9% des voix.

Lors de la campagne électorale, il fait face au président du Front National Jean-Marie Le Pen lors d’un débat sur l’immigration organisé par la chaîne TF1. Bernard Tapie intervient à partir de la 2ème minute de cet enregistrement, à l'invitation de Patrick Poivre d'Arvor. Le duel marque l'opinion publique.

 Il y acquiert une haine féroce du FN et n’hésite pas à confronter les électeurs frontistes quelques années plus tard, en 1992 quand il fait campagne pour les régionales, en se déplaçant à Orange lors d’un meeting de Bruno Gollnisch et traitant ses électeurs de "salauds".

C'est à ce moment que l'émission satyrique "Les Guignols de l’info" de la chaîne cryptée Canal + créé le personnage de "Nanard". Sa marionnette ne cesse d’expliquer à quel point il est "sévèrement burné", c'est à dire viril en argot. C

François Mitterrand lui propose la même année de rejoindre le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Il créé un ministère sur mesure pour lui, le ministère de la Ville. Tapie se retire de toutes ses affaires afin d’occuper ses nouvelles fonctions. Il charge le Crédit Lyonnais de revendre Adidas, l'équipementier sportif allemand, vente qui sera conclue pour la somme de 2,085 milliards de francs (soit 472 millions d'euros aujourd'hui) le 15 février 1993.

 Et voilà que commence le parcours politique qui va me conduire à la mort, oui, il n’y a pas d’autre mot, à ma mort. Bernard Tapie

Les affaires judiciaires

 Mais la machine Tapie commence à connaître quelques ratés, le premier étant le scandale du match truqué Valenciennes-OM en 1983.

 Le club de Valenciennes révèle qu'un de ses défenseurs a été approché par un joueur de Marseille qui lui a promis une somme d'argent pour arranger le match. L'affaire a une couverture médiatique massive, malgré cela la cote de popularité de Tapie est intacte. Il remporte les cantonales à Marseille en 1994 et sa liste Energie radicale fait un score de 12,03% aux élections européennes. Mais pour ce match truqué, il va être condamné à deux ans de prison dont 8 mois fermes en 1996. Il est incarcéré dans la prison de Luynes où il restera 165 jours.

C’est la fin de "l'ère Tapie". A sa sortie de prison, une libération conditionnelle en juillet 1997, le destin frappe à sa porte sous la forme d'un coup de fil.

 "Là encore, c’est le hasard qui a décidé pour moi comme chaque fois dans ma vie : un coup de téléphone de Claude Lelouch qui veut que je tourne dans son prochain film. Déjà, dans les années 1970, après m’avoir vu dans une conférence à son Club 13 pour des associations familiales, il m’avait invité à déjeuner pour me proposer l’un des rôles principaux de "L’aventure, c’est l’aventure" (...). J’avais refusé. Six mois de tournage, c’était impossible. “T’es dingue ou quoi ? il avait protesté. Je veux faire de toi une star de cinéma et tu dis non ! — Ben oui, je ne veux pas être une star de cinéma, j’ai dit. "Bernard Tapie

La rencontre avec Lelouch

 Le réalisateur français Claude Lelouch lui propose de tourner dans un film "Hommes, Femmes : Mode d’emploi" où il incarne un homme d'affaires sans scrupules qui croise le chemin de Fabrice Luchini, un comédien au chômage, dans le cabinet d'un médecin.

 Ironie du sort, le personnage qu'incarne Bernard Tapie consulte pour des douleurs abdominales persistantes. Dans une scène du film, on le voit subir une endoscopie qui révèle un cancer de l'estomac. Or c'est exactement ce cancer qu'il développe en 2017. La presse (cf. L'Express) glose sur son contrat qui lui fait toucher 2,50 francs par billet vendu. Le film a fait plus d'un million d'entrées.

 Tapie, l'acteur / Au début des années 2000, l'homme se réinvente en acteur. Il joue au théâtre le personnage incarné par Jack Nicholson dans la pièce tirée du film Vol au dessus d'un nid de coucou au Théâtre de Paris. Il enchaînera avec d'autres rôles dans Oscar ou Les Montagnes russes. Il présente des émissions de télévision de 2000 à 2004 comme Rien à cacher sur RTL9. De 2001 à 2008, il tient le rôle principal de téléfilms policiers sur TF1 : Cazas en 2001, puis douze épisodes de la série Commissaire Valence diffusés entre 2003 et 2008.

Le vent tourne pour l'ancien patron qui bénéficie d'un retentissant retournement de situation dans l'affaire de la vente d'Adidas. En juillet 2008, le tribunal arbitral rend une sentence favorable à Bernard Tapie. Il condamne le Consortium national (le Crédit Lyonnais) à verser 285 millions d'euros à l'homme d'affaires (plus de 400 millions avec les intérêts), dont 45 millions pour "préjudice moral". Mais au terme d'une longue procédure d'appel, le Tribunal de Paris condamne à nouveau Bernard Tapie à rembourser la somme perçue lors de l'arbitage le 3 décembre 2015.

Nouveau recours de Bernard Tapie en 2019 : il est finalement relaxé. Mais le jugement est une nouvelle fois cassé, et l'ancien homme d'affaire va être jugé en appel en octobre 2020.

 Entre temps, Bernard Tapie décide de revenir aux affaires en 2009 en tentant de racheter 1% des actions du groupe Club Med mais ça ne fonctionnera pas, il revendra ses parts. Il devient actionnaire à 50% du groupe de presse de Philippe Hersant en 2012 et s'investit dans le quotidien régional La Provence. La lutte contre le cancer

 En 2017, il apprend qu'il souffre d'un cancer de l'estomac et de l'oesophage. Commence désormais une autre étape de sa vie : le combat contre la maladie, qu'il entreprend comme tout ce qu'il a fait, sans se laisser abattre.  31 octobre 2019, le quotidien le Monde annonce par erreur sa mort sur son site internet ! "La nouvelle de ma mort est, comme disait Mark Twain, très exagérée", commenta aussitôt Tapie. "Vous ne me croirez pas mais je ne l’ai pas cru. Je me suis dit que je m’en serais quand même aperçu…" plaisante-t-il avec le journaliste Franz Olivier Giesbert. L'ultime combat de Bernard Tapie, qui toute sa vie n'a jamais cessé de se battre aura été avec le cancer. Il a témoigné jusqu'au bout de la nécessité de ne jamais laisser tomber : "ce n'est pas Tapie qu'il faut plaindre, c'est son cancer, parce que son cancer va en baver."

 Fin mai 2021, son fils Laurent annonce que son père est hospitalisé et qu'il a des tumeurs de petite taille "un peu partout".

Un chiffre qui permet à Zemmour de se retrouver à un point seulement du second tour. Soit une progression de +7 points depuis le précédent baromètre, il y a un mois.

Sondage / Présidentielle : Eric Zemmour à 1 point du second tour ! Un récent sondage fait sur la Présidentielle française vient de démentir toutes les prévisions. En effet, une enquête réalisée par Ipsos et publiée ce vendredi a accrédité Eric Zemmour de 15% des intentions de vote. Un chiffre qui permet à Zemmour de se retrouver à un point seulement du second tour.    

Soit une progression de +7 points depuis le précédent baromètre, il y a un mois. Ce, alors que le polémiste n’est toujours pas officiellement candidat à l’élection présidentielle. Ce score place désormais, le polémiste français en troisième position, derrière le chef de l’État Emmanuel Macron (25%) et Marine Le Pen, mais devant tous les prétendants issus du parti Les Républicains.

Qu’il s’agisse des ex-LR Xavier Bertrand (14%), Valérie Pécresse (12%) ou du LR Michel Barnier (11%).

d’intentions

S'abonner à ce flux RSS