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Le groupe paramilitaire Wagner confirme la mort d'Evguéni Prigojine

Le groupe paramilitaire Wagner confirme la mort d'Evguéni Prigojine Après l'Agence du transport aérien russe hier soir, c'est au tour du groupe paramilitaire Wagner de confirme la mort de leur chef Evguéni Prigojine dans le crash de l'avion privé dans la région de Tver ce mercredi.

Sur les réseaux sociaux proches de Wagner, les hommages se multiplient. Plusieurs internautes qualifient Evguéni Prigojine de "héros de la Russie", et de "véritable patriote, mort à causes des actions de traîtres." Le co-fondateur de Wagner et bras droit d'Evguéni Prigojine, Dmitri Outkine, serait également mort dans l'accident.

Les données de suivi des vols révèlent que l'avion qui s'est écrasé avait brusquement disparu des radars. Les causes de l'accident sont toujours inconnues.

La télévision d'État russe relaie la piste de l'accident à bord de l'engin, en citant des détails fournis par l'Agence fédérale du transport aérien. Selon elle, 10 personnes se trouvaient à bord... 8 corps ont été retrouvés près du lieu du crash.

 Evguéni Prigojine est apparu pour la dernière fois en début de semaine, dans une vidéo qui aurait été filmée en Afrique. Depuis sa rebéllion en juin dernier, les apparitions du patron de Wagner se faisaient de plus en plus rares... Son empire médiatique avait été démentelé, et ses miliciens sommés de s'exiler en Biélorussie ou de rejoindre l'armée régulière. ;;;;;;; Les responsables occidentaux appellent quant à eux à rester vigilieants. Nombre d'entre eux voient dans cet accident la main du Kremlin. "Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, mais je ne suis pas surpris. Il ne se passe pas grand-chose en Russie sans que Poutine ne soit derrière" a commenté la nouvelle Joe Biden.

Une enquête a été ouverte pour "violation des règles de sécurité du transport aérien".

Publié le 24/08/2023 - 09:19•Mis à jour 09 Par Euronews

 Le patron de Wagner Evguéni Prigojine présumé mort dans un crash d'avion Publié le 23/08/2023 - 19:19•Mis à jour 24/08/2023 - 07:23 Un avion avec dix personnes présumées à bord s'est écrasé ce mercredi en Russie sans laisser de survivants, et le patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine, à l'origine d'une rébellion en juin, figure sur la liste des passagers. Selon les agences Ria Novosti, TASS et Interfax, se référant à l'agence russe du transport aérien Rossaviatsia, le nom d'Evguéni Prigojine figure sur la liste des passagers de cet avion qui devait relier Moscou à Saint-Pétersbourg.

 "Il y avait dix personnes à bord, dont trois membres d'équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées", a indiqué un peu auparavant sur Telegram le ministère russe des Situations d'urgence. Selon lui, cet avion privé Embraer Legacy s'est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou. "Le ministère russe des Situations d'urgence mène des opérations de recherche", a-t-il encore précisé. Des vidéos dont l'AFP n'a pas pu confirmer l'authenticité ont été diffusées sur plusieurs chaînes Telegram se disant liées à Wagner, montrant des débris en feu dans un champ ou encore un appareil tombant du ciel. Selon un responsable des services de secours cité par l'agence Ria Novosti, les corps de huit personnes ont jusqu'à présent été retrouvés sur le site du crash.

 Vladimir Poutine encense les soldats Pendant que les opérations se poursuivent, le président Vladimir Poutine a prononcé un discours à l'occasion du 80ème anniversaire de la bataille de Koursk au cours de la Deuxième guerre mondiale, se rendant dans cette région du Sud-Ouest de la Russie, frontalière de l'Ukraine. Sans mentionner le crash, M. Poutine a salué sur scène devant la foule les soldats russes en Ukraine, qui "combattent avec courage et détermination".

"Le dévouement à la patrie et la loyauté au serment militaire unissent tous les participants à l'opération militaire spéciale", a-t-il déclaré, en référence au conflit en Ukraine. Evguéni Prigojine a été à l'origine en juin d'une rébellion dirigée contre l'état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui ont brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Vladimir Poutine l'avait traité de traître, sans prononcer son nom. M. Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine.

Elle avait pris fin le 24 juin au soir avec un accord prévoyant le départ au Bélarus de M. Prigojine, tandis que ses combattants pouvaient l'y rejoindre, entrer dans l'armée russe régulière ou retourner à la vie civile. Vidéo en Afrique Lundi soir, le patron de Wagner est apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique. Dans un paysage désertique et armé d'un fusil d'assaut, il disait travailler à "rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l'Afrique encore plus libre". Après la révolte, une partie des combattants de Wagner s'est rendue au Bélarus, où ils ont participé à la formation des forces armées de ce pays allié de Moscou. Pour une raison jamais expliquée, le patron de Wagner semblait aller et venir en Russie malgré son statut de paria, jusqu'à participer quelques jours après sa révolte à une réunion au Kremlin. La localisation et les activités d'Evguéni Prigojine n'étaient, elles, pas connues. Malgré sa mutinerie, il avait échappé à toutes poursuites judiciaires. En Ukraine, Evguéni Prigojine s'était illustré lors de la longue et sanglante bataille pour Bakhmout, dans l'Est, où ses hommes, notamment recrutés dans les prisons russes, ont capturé la ville en mai au prix de lourdes pertes. Un "hachoir à viande", disait-il lui-même.

C'était lors de cette bataille que son conflit avec les hauts responsables militaires russes s'était envenimé, M. Prigojine les accusant d'incompétence et de ne pas lui livrer assez de munitions. Wagner a également une présence dans plusieurs pays d'Afrique dont la Centrafrique, le Mali ou encore la Libye. En juillet, Vladimir Poutine avait assuré qu'il avait proposé aux hommes de Wagner de servir sous le commandement d'une autre personne au sein de l'armée, mais que leur chef, Evguéni Prigojine, avait refusé cette offre.

Le groupe paramilitaire Wagner confirme la mort d'Evguéni Prigojine

Après l'Agence du transport aérien russe hier soir, c'est au tour du groupe paramilitaire Wagner de confirme la mort de leur chef Evguéni Prigojine dans le crash de l'avion privé dans la région de Tver ce mercredi.

Sur les réseaux sociaux proches de Wagner, les hommages se multiplient. Plusieurs internautes qualifient Evguéni Prigojine de "héros de la Russie", et de "véritable patriote, mort à causes des actions de traîtres." Le co-fondateur de Wagner et bras droit d'Evguéni Prigojine, Dmitri Outkine, serait également mort dans l'accident.

Les données de suivi des vols révèlent que l'avion qui s'est écrasé avait brusquement disparu des radars. Les causes de l'accident sont toujours inconnues.

 La télévision d'État russe relaie la piste de l'accident à bord de l'engin, en citant des détails fournis par l'Agence fédérale du transport aérien. Selon elle, 10 personnes se trouvaient à bord... 8 corps ont été retrouvés près du lieu du crash.

 Evguéni Prigojine est apparu pour la dernière fois en début de semaine, dans une vidéo qui aurait été filmée en Afrique. Depuis sa rebéllion en juin dernier, les apparitions du patron de Wagner se faisaient de plus en plus rares... Son empire médiatique avait été démentelé, et ses miliciens sommés de s'exiler en Biélorussie ou de rejoindre l'armée régulière.

Les responsables occidentaux appellent quant à eux à rester vigilieants. Nombre d'entre eux voient dans cet accident la main du Kremlin. "Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, mais je ne suis pas surpris. Il ne se passe pas grand-chose en Russie sans que Poutine ne soit derrière" a commenté la nouvelle Joe Biden.

Une enquête a été ouverte pour "violation des règles de sécurité du transport aérien".

Publié le 24/08/2023 - 09:19•Mis à jour 09 Par  Euronews

Le patron de Wagner Evguéni Prigojine présumé mort dans un crash d'avion Publié le 23/08/2023 - 19:19•Mis à jour 24/08/2023 - 07:23 Un avion avec dix personnes présumées à bord s'est écrasé ce mercredi en Russie sans laisser de survivants, et le patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine, à l'origine d'une rébellion en juin, figure sur la liste des passagers. Selon les agences Ria Novosti, TASS et Interfax, se référant à l'agence russe du transport aérien Rossaviatsia, le nom d'Evguéni Prigojine figure sur la liste des passagers de cet avion qui devait relier Moscou à Saint-Pétersbourg.

"Il y avait dix personnes à bord, dont trois membres d'équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées", a indiqué un peu auparavant sur Telegram le ministère russe des Situations d'urgence. Selon lui, cet avion privé Embraer Legacy s'est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou. "Le ministère russe des Situations d'urgence mène des opérations de recherche", a-t-il encore précisé. Des vidéos dont l'AFP n'a pas pu confirmer l'authenticité ont été diffusées sur plusieurs chaînes Telegram se disant liées à Wagner, montrant des débris en feu dans un champ ou encore un appareil tombant du ciel. Selon un responsable des services de secours cité par l'agence Ria Novosti, les corps de huit personnes ont jusqu'à présent été retrouvés sur le site du crash.

Vladimir Poutine encense les soldats Pendant que les opérations se poursuivent, le président Vladimir Poutine a prononcé un discours à l'occasion du 80ème anniversaire de la bataille de Koursk au cours de la Deuxième guerre mondiale, se rendant dans cette région du Sud-Ouest de la Russie, frontalière de l'Ukraine. Sans mentionner le crash, M. Poutine a salué sur scène devant la foule les soldats russes en Ukraine, qui "combattent avec courage et détermination".

"Le dévouement à la patrie et la loyauté au serment militaire unissent tous les participants à l'opération militaire spéciale", a-t-il déclaré, en référence au conflit en Ukraine. Evguéni Prigojine a été à l'origine en juin d'une rébellion dirigée contre l'état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui ont brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Vladimir Poutine l'avait traité de traître, sans prononcer son nom. M. Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine.

Elle avait pris fin le 24 juin au soir avec un accord prévoyant le départ au Bélarus de M. Prigojine, tandis que ses combattants pouvaient l'y rejoindre, entrer dans l'armée russe régulière ou retourner à la vie civile. Vidéo en Afrique Lundi soir, le patron de Wagner est apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique. Dans un paysage désertique et armé d'un fusil d'assaut, il disait travailler à "rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l'Afrique encore plus libre". Après la révolte, une partie des combattants de Wagner s'est rendue au Bélarus, où ils ont participé à la formation des forces armées de ce pays allié de Moscou. Pour une raison jamais expliquée, le patron de Wagner semblait aller et venir en Russie malgré son statut de paria, jusqu'à participer quelques jours après sa révolte à une réunion au Kremlin. La localisation et les activités d'Evguéni Prigojine n'étaient, elles, pas connues. Malgré sa mutinerie, il avait échappé à toutes poursuites judiciaires. En Ukraine, Evguéni Prigojine s'était illustré lors de la longue et sanglante bataille pour Bakhmout, dans l'Est, où ses hommes, notamment recrutés dans les prisons russes, ont capturé la ville en mai au prix de lourdes pertes. Un "hachoir à viande", disait-il lui-même.

C'était lors de cette bataille que son conflit avec les hauts responsables militaires russes s'était envenimé, M. Prigojine les accusant d'incompétence et de ne pas lui livrer assez de munitions. Wagner a également une présence dans plusieurs pays d'Afrique dont la Centrafrique, le Mali ou encore la Libye. En juillet, Vladimir Poutine avait assuré qu'il avait proposé aux hommes de Wagner de servir sous le commandement d'une autre personne au sein de l'armée, mais que leur chef, Evguéni Prigojine, avait refusé cette offre.

Poutine / Prigojine : rencontre secrète au Kremlin #cdanslair

 Il est l'homme qui avait lancé une rébellion armée et menacé de marcher sur Moscou. Accusé de "trahison" par Vladimir Poutine, Evgueni Prigojine, leader du groupe Wagner, aurait néanmoins rencontré le maître du Kremlin le 29 juin dernier.

Une "discussion" selon les rapports officiels mais surtout une démonstration d'autorité pour le président russe. La mutinerie, menée le 24 juin, a ébranlé le pouvoir russe en plein conflit en Ukraine. Pendant plusieurs heures, les combattants de Wagner ont occupé un quartier général de l'armée russe à Rostov-sur-le-Don et parcouru plusieurs centaines de kilomètres en direction de Moscou sans rencontrer de résistance. La tentative de coup d’Etat a pris fin le soir avec un accord prévoyant l’exil en Biélorussie d'Evguéni Prigojine.

 Mais la localisation exacte de ce dernier est depuis inconnue et la propagande russe tourne à plein régime pour détruire la réputation d'"homme du peuple" de Evgueni Prigojine et glorifier l'image de Vladimir Poutine. Pas question en effet pour le président russe de laisser penser qu’il s'est fait déborder par Evgueni Prigojine.

Vladimir Poutine multiplie les apparitions publiques et aurait donc rencontré cinq jours après leur coup de force, les représentants de Wagner pendant près de trois heures. "Le président a invité 35 personnes, les commandants et les dirigeants, dont Evgueni Prigojine", a ainsi expliqué le porte-parole du Kremlin. "Vladimir Poutine a écouté leurs explications et leur a proposé des alternatives pour leur travail futur et leur emploi à des fins militaires." Fin de l’histoire ? Que font désormais les hommes de Wagner ? Et où est passé Prigojine ? A-t-il été définitivement écarté ? Si le maître de Kremlin s’efforce de reprendre la main, il demeure toujours très prudent voire pour certains toujours plus paranoïaque en ce qui concerne sa sécurité. C'est d’ailleurs ce qui le pousserait depuis un an et demi à ne se déplacer à travers la Russie qu’à bord d'un train dont des images viennent de fuiter.

Elles révèlent le somptueux intérieur des vingt-deux wagons blindés qui seraient quasiment impossible à distinguer des autres voitures qui circulent sur les chemins de fer russes. Une façon discrète de se déplacer alors que les autorités ukrainiennes sont suspectées de mener en parallèle de leur reconquête territoriale des attaques ciblées en Russie. Lundi, un ex-commandant de sous-marin russe, accusé par Kiev d’avoir tué 28 civils lors d’un bombardement il y a un an, a été abattu pendant son jogging en Russie. Pour le Financial Times (FT), ce meurtre pourrait être "le dernier d’une série d’opérations secrètes menées par l’Ukraine" en Russie. Pendant ce temps, sur le front la contre-offensive ukrainienne, lancée début juin, se poursuit notamment dans la région de Bakhmout et des opérations de déminages sont menées dans les territoires libérées de l’occupation russe. Des équipes spécialisées se relaient pour neutraliser les explosifs qui pullulent sur des milliers d’hectares mais la tâche est titanesque.

 L’Ukraine, en un peu plus d’un an, est devenu le pays le plus miné au monde et selon l’ONU il nécessitera une opération à grande échelle comparable à celle mise en place en Europe après la Seconde Guerre mondiale pour retirer les engins explosifs. Le déminage du pays pourrait durer trente ans, d’après le ministre ukrainien de la Défense, pour un coût estimé par la Banque mondiale à 37 milliards de dollars. Mais les agriculteurs n'ont actuellement pas le temps d'attendre car la récolte en dépend … En outre, face aux forteresses bâties par l’ennemi russe, l’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes, et plus vite. "Dans certaines directions, nous ne pouvons même pas penser à démarrer la contre-offensive, car nous n’avons pas les armes nécessaires", a déploré le président Volodymyr Zelensky dans un entretien à la chaîne CNN, le 5 juillet.

 Depuis, les États-Unis ont annoncé la livraison d'armes à sous-munitions à l'Ukraine suscitant le débat. Emmanuel Macron a lui confirmé lors du sommet de l'OTAN à Vilnius l'envoi de missiles longues portée Scalp, soulevant des questions sur leur usage, la quantité et les délais de livraison.

LES EXPERTS : - GUILLAUME ANCEL

France: l'ancien président Sarkozy condamné en appel, se pourvoit en cassation

La cour d'appel de Paris a confirmé la peine prononcée en première instance, le 1er mars 2021, contre l'ancien président de la République, 68 ans, qui a écouté la décision assis sur le banc des prévenus, la mâchoire serrée. Nicolas Sarkozy est le premier ancien président condamné à de la prison ferme, son ancien mentor Jacques Chirac s'étant vu infliger en 2011 deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la ville de Paris.

« Pacte de corruption »

Son avocat historique Thierry Herzog et l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert ont été également reconnus coupables d'avoir noué un « pacte de corruption » avec Nicolas Sarkozy en 2014 et condamnés à la même peine. La cour d'appel a, en outre, prononcé une interdiction des droits civiques de trois ans pour M. Sarkozy, ce qui le rend inéligible, ainsi qu'une interdiction d'exercer de trois ans pour Me Herzog.

 Le 13 décembre 2022, le parquet général avait réclamé trois ans d'emprisonnement avec sursis à l'encontre des trois prévenus, qui ont toujours nié toute corruption. L'ancien homme fort de la droite a contesté « avec la plus grande force » lors du procès en appel ces accusations, réaffirmant à la barre n'avoir « jamais corrompu qui que ce soit ».

 L'affaire « Bygmalion »

Cette décision était attendue alors que Nicolas Sarkozy sera rejugé en appel à l'automne dans l'affaire « Bygmalion » et qu'il est sous la menace d'un troisième procès retentissant: le PNF a requis jeudi son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Ce dossier judiciaire, qui met également en cause trois anciens ministres de l'ex-président, est indirectement à l'origine de l'affaire des écoutes.

 Les avocats de Nicolas Sarkozy ont rapidement annoncé se pourvoir en cassation contre la condamnation en appel de l'ancien président. « Nous irons jusqu'au bout du chemin judiciaire s'il le faut », a déclaré l'avocate de Nicolas Sarkozy Jacqueline Laffont à la sortie du tribunal.

(Avec agences)

 Source RFI 

17/05/2023 - 09:39

Le chanteur américano-jamaïcain à la voix de velours s’est éteint le 25 avril. Harry Belafonte et l’Afrique, une histoire puissante Il avait accompagné les premiers pas de Miriam Makeba aux États-Unis et épousé la cause anti-apartheid. Son héritage

Harry Belafonte dans le film « Bright Road » de Gerald Mayer (1953). © Mary Evans/AF Archive/SIPA

Je me souviendrai toujours de mon émotion le jour où j’ai vu, pour la première fois, les archives vidéo d’un discours de Harry Belafonte. C’était au Centre de recherche des cultures noires Arthur-Schomburg de New York, à Harlem. Du fait de la pandémie, l’accès aux archives était restreint. Pour avoir une idée générale du catalogue, je visionnais souvent en accéléré de nombreuses vidéos. Ce jour-là, toutefois, j’ai regardé deux fois l’allocution en question. La vidéo du chanteur, comédien et producteur africain-américain le montrait participant, au milieu des années 1980, à une conférence destinée à organiser le boycott contre le régime d’apartheid.

Son discours d’une vingtaine de minutes était tellement puissant et son charisme si magnétique que je restai scotché devant le petit écran de télévision, peinant à prendre des notes. À l’époque, je vivais dans le quartier de Harlem. J’étais habitué à voir les portraits de Belafonte chez les barbiers et dans les cafétérias du quartier. Tout le monde avait une petite anecdote sur les fois où Belafonte, natif de Harlem, était venu encourager la jeunesse et les entrepreneurs du quartier. Mais personne ne m’avait parlé de son engagement pour l’Afrique. La responsabilité des Africains-Américains Contrairement à de nombreux artistes, qui pensaient qu’il fallait centrer les efforts sur les États-Unis pour lutter contre les inégalités économiques criantes, Belafonte a toujours fait appel à la responsabilité des Africains-Américains pour le continent africain. Ce mot « responsabilité », qu’il employait dans chacun de ses discours et dans cette fameuse archive, structura toute son allocution en défense des peuples noirs d’Afrique du Sud

•Turn the World Around  Essayez de regarder cette vidéo sur www.youtube.com .

Responsabilité solidaire et fraternelle pour les membres de la diaspora africaine, tout d’abord, laquelle devrait pousser tous les Africains-Américains à se sentir concernés par le sort des Noirs confrontés au régime d’apartheid.

 Responsabilité historique, ensuite, car l’histoire du racisme structurel sud-africain rappelle les luttes du civil rights movement aux États-Unis. Pour lui, prolonger ce combat hors du pays était aussi une manière d’honorer l’héritage politique de celles et ceux qui avaient péri pour libérer le peuple noir du joug de la ségrégation. Responsabilité économique, enfin, dans le mouvement de boycott contre les entreprises sud-africaines qui avaient été très largement soutenues, à l’époque, par le président Ronald Reagan.

« Background-organizer » Au terme du discours de Harry Belafonte, le public lui fit une standing ovation de plus de trois minutes qu’il interrompit pour aller à la rencontre des organisations locales. Depuis son décès, le 25 avril, à l’âge de 96 ans, les hommages se multiplient aux États-Unis et en Afrique. Sur les plateaux américains, les témoins partagent leur admiration pour l’artiste qui n’a jamais eu peur d’utiliser sa notoriété pour lutter contre le racisme. Contrairement à d’autres personnalités, qui avaient l’habitude de mettre en scène leur activisme afin de se forger une image publique positive, Belafonte était aussi un organisateur de l’ombre, un background-organizer, comme l’expliquent de nombreux jeunes musiciens qui revendiquent son héritage musical. Belafonte était le mentor d’artistes noirs, comme Usher ou Danny Glover, et il n’hésitait pas à interpeller Jay-Z et Beyonce sur leur manque de responsabilité politique dans la lutte pour l’égalité des droits. Poursuivis par des membres du KuKluxKlan On se rappelle aussi de sa collaboration avec l’acteur Sydney Poitier pour débloquer des fonds visant à appuyer les activistes afro-américains dans l’État du Mississipi, en 1964, après l’assassinat de trois des leurs pendant la campagne d’enregistrement pour le vote Freedom Summer. Une implication qui a failli coûter la vie à ces figures phares du civil rights movement, qui seront poursuivies en voiture par des membres du KuKluxKlan. Ami fidèle du révérend Martin Luther King, il avait œuvré avec détermination dans l’organisation d’un concert de soutien à la campagne de boycott des bus de Montgomery, en Alabama. Il avait alors largement contribué à élever la figure de King dans la presse locale et nationale.

À Lire « I have a dream »: le discours intégral de Martin Luther King Cet hommage à Harry Belafonte serait incomplet s’il n’évoquait pas la constance de ses voyages en Afrique et de ses collaborations avec de nombreuses personnalités politiques et artistiques du continent. Loin d’être fugace, son soutien au continent africain avait mis en lumière le rôle de la diaspora, dans un contexte compliqué de guerre froide et de diabolisation par de nombreuses personnalités politiques américaines de « la menace communiste africaine ».

 Un mentor de Miriam Makeba Interrogé sur les raisons de son activisme pour les peuples africains, Belafonte rappelait avoir été influencé par l’essai Le Monde et l’Afrique de W.E.B Du Bois, qu’il avait lu pendant qu’il servait dans la marine, dans les années 1940. Une lecture qui lui avait apporté une méthodologie pour développer des stratégies de soutien entre Africains-Américains et Africains, et qu’il mettra en pratique lors de sa rencontre avec le panafricaniste Tom Mboya, auteur et militant de l’indépendance du Kenya. Belafonte l’avait notamment soutenu dans la mise en place d’un programme d’échange d’étudiants d’Afrique de l’Est avec les États-Unis. Barack Obama Sr, père du 44e président américain, fut l’un d’entre eux. À Lire « La ligne de couleur de W.E.B. Du Bois » : retour sur l’oeuvre oubliée d’un sociologue africain-américain Belafonte assumait alors un rôle décisif dans les partenariats pour le programme Peace Corps et parcourait les États-Unis pour recruter de jeunes Américains pour les programmes humanitaires et de développement en Afrique.

 Vidéo  disponible sur YouTube.

À cette époque, il devient le mentor de la chanteuse et activiste sud-africaine Myriam Makeba, qu’il présente au public américain et avec laquelle il enregistre un disque qui sera récompensé par un Grammy Award en 1964. Des décennies plus tard, il reconnaitra d’emblée le talent de Richard Bona, faisant du bassiste camerounais, primo-arrivant aux États-Unis, son chef d’orchestre. À Lire Guinée : à Dalaba, chez Miriam Makeba, « Mama Africa »

 En 1984, il s’émeut des images terrifiantes de la famine en Éthiopie et commence une campagne de levée de fonds humanitaires qui se transformera quelques mois plus tard avec l’enregistrement de la chanson We Are the World, dont les fonds seront entièrement reversés aux œuvres humanitaires contre la famine en Afrique. Si l’on se souvient davantage des visages Lionel Richie ou de Michael Jackson comme porte-parole du projet, Belafonte en est bien l’initiateur, dans l’ombre.

Vidéo disponible sur YouTube 

  En 1985, il intensifiera son activisme contre le régime d’apartheid. Il est arrêté par la police alors qu’il manifeste devant l’ambassade d’Afrique du Sud à Washington, et enchaîne les interviews pour dénoncer la connivence des médias américains et leur manque d’impartialité dans la manière de communiquer sur les différentes manifestations qui bousculent le pays. Au début des négociations qui conduiront au démantèlement du gouvernement ségrégationniste, en juin 1990, il coordonnera la visite de Nelson Mandela aux États-Unis, quatre mois .

Durant les trente dernières années de sa vie, Belafonte continuera à voyager en Afrique et sera invité de nombreuses fois à participer aux actions d’institutions internationales et humanitaires, notamment au Kenya et en Afrique du Sud. On ne peut donc célébrer Belafonte sans raconter son amour pour l’Afrique tant son histoire, comme celle de nombreuses personnalités de la diaspora, s’est écrite entre les deux continents.

: Harry Belafonte - Live At The BBC (1977)

Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon peuvent-ils devenir Premier ministre ?

Emmanuel Macron tout juste réélu, ses principaux adversaires souhaitent déjà prendre leur revanche aux élections législatives. Mais à quoi ressemblerait une cohabitation avec Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre ? Éléments de réponse.

"Je demande aux Français de m'élire Premier Ministre." Jean-Luc Mélenchon n'a même pas attendu le second tour de l'élection présidentielle pour repasser à l'offensive. Son rêve ? Voir "le bloc populaire" tout rafler aux législatives lui permettant d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale et de contraindre le Président Macron à une cohabitation.

Et même si leurs responsables ne sont pas allés aussi loin que leur homologue des Insoumis, du côté du Rassemblement national aussi tout le monde voit les législatives comme un véritable "troisième tour" de la présidentielle. 

"Le Premier ministre doit avoir la confiance du Parlement" Si elle paraît pour l'heure peu probable, une éventuelle cohabitation pourrait être très houleuse. Comme l'indique à France Info le professeur de droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Dominique Rousseau, Emmanuel Macron n'aurait aucun moyen d'imposer son choix pour la nomination du Premier Ministre. 

"L'article 49 de la Constitution précise que le Premier ministre doit avoir la confiance du Parlement. S'il (Emmanuel Macron) nommait Richard Ferrand, par exemple, ce dernier serait immédiatement renversé par l'Assemblée nationale", via une motion de censure. 

La seule arme présidentielle resterait dans ce cas-là la dissolution de l'Assemblée nationale en espérant que l'issue du nouveau vote lui soit plus favorable. Mais en cas de nouvel échec, "il serait obligé de s'y soumettre ou de se démettre", résume Dominique Rousseau.

Dans l'histoire de la Ve République, la France a connu trois cohabitations : François Mitterrand (PS) avec Jacques Chirac (RPR) de 1986 à 1988 puis François Mitterrand (PS) avec Édouard Balladur (RPR) de 1993 à 1995, et enfin Jacques Chirac (RPR) avec Lionel Jospin (PS) entre 1997 et 2002.

Un président plus effacé aux décisions "court-circuitées" Dans ces cas-là, "le président de la République joue un rôle moins important, plus effacé que lorsqu'il a une majorité parlementaire derrière lui", ont résumé nos confrères de RTL dans un article consacré au sujet. "Le chef de l'État pourrait ainsi voir une partie de ses décisions court-circuitées par son gouvernement."

Ainsi, avec Lionel Jospin à Matignon, Jacques Chirac n'avait pu éviter la mise en place des 35 heures ou de la Couverture maladie universelle (CMU). Car le Président ne peut pas empêcher le gouvernement de gouverner. S'il refusait de promulguer les lois votées, "il pourrait faire l'objet d'une procédure de destitution, pour manquement grave à sa charge", estime Dominique Rousseau.

Pour Emmanuel Macron, la menace semble malgré tout assez lointaine : depuis la mise en place du quinquennat et la programmation des élections législatives dans la foulée de la présidentielle, jamais un Président élu n'a été mis en minorité à l'Assemblée nationale. 

BORIS BOUTET suivre ce journaliste

https://www.midilibre.fr/2022/04/26/lp> Publié le 27/04/2022 à 06:01

Lisa Cook, première femme noire pressentie pour devenir gouverneure de la Fed / Un parcours brillant et engagé

Lisa DeNell Cook a été nominée par Joe Biden pour devenir gouverneure de la Réserve fédérale des États-Unis, ici à Washington le 3 février 2022. © AFP / BILL CLARK Lisa Cook a passé sa vie à démontrer combien le racisme, la haine et la violence peuvent réduire le niveau de vie et la croissance aux États-Unis. Elle s’exprime récemment au Centre de développement équitable (Washington Center for Equitable Growth) de Washington.

« Vous n’intégrez pas toute la population, vous n’utilisez pas toutes les ressources de l'économie. Vous ne gérez pas bien l’économie. Nous estimons que le produit intérieur brut par habitant serait de 0,6 à 4,5 % plus élevé s'il y avait plus de femmes et plus d'Afro-Américains inclus dans le processus d'innovation. C’est beaucoup d’argent perdu. »

 Un parcours brillant et engagé

Les convictions de Lisa Cook ont été façonnées par son enfance à Milledgeville, dans l’État de Géorgie. « C’était le sud deségrégationiste », dit-elle, « et mes parents se battaient contre la non-violence aux côtés d’un ami de la famille, le pasteur Martin Luther King ».

 Fille d’un aumônier baptiste et d’une professeure en école d’infirmières, c’est une des premières enfants noires à intégrer une école publique, autrefois réservée aux élèves blancs. Le climat est violent et elle garde sous l’œil droit la cicatrice des agressions racistes qu’elle a subi.

Lisa Cook surmonte toutes les épreuves et suit de longues études brillantes en économie et en philosophie dans de prestigieuses universités. À Atlanta d’abord, puis à Oxford, en Angleterre, à l’université Cheikh Anta Diop à Dakar, et enfin à Berkeley, en Californie. Sylvie Matelli, directrice adjointe à l’IRIS, l’Institut de relations internationales et stratégiques. 

« C’est un haut potentiel, si vous me permettez l’expression, parce que docteure en économie, très engagée sur différentes questions, qui parle 5 langues dont le russe. Ce n’est pas n’importe qui. » Une spécialiste des effets du racisme sur l'économie  Lisa Cook est, un temps, enseignante au Centre international de développement de Harvard, avant de devenir professeure d’économie et de relations internationales à l’université du Michigan. Un parcours qui impressionne le président Joe Biden, comme l'explique Sylvie Matelli. « C’est une économiste mais ce n’est pas du tout une spécialiste de l’économie financière ou de la politique monétaire. C’est une spécialiste des effets pervers sur l’économie du racisme, donc il y a vraiment un engagement très fort, non seulement il (Biden) fait entrer une femme, mais une femme noire, je trouve qu’on est vraiment sur cette question des inégalités. »

 Lisa Cook devrait donc apporter une dimension nouvelle qui n’existe pas à la Fed. Georges Ugeux, président de Galileo Global Advisors.

« C’est vraiment une personne qui est académique. Donc ce qu’elle va apporter, c’est un angle différent qui n’existait pas à la Fed. Elle va par exemple s’assurer que quand la Réserve fédérale fait des investissements ou bien soutient un certain nombre d’institutions financières, tout n’aille pas dans une seule direction et que l’on prenne en considération l’égalité des chances dans la politique de la Fed en matière d’emploi. »

Mettre à profit son expérience de conseillère en développement pour Obama  

Le taux de chômage aux États-Unis est de 3,6 %, presque son niveau d’avant pandémie. Mais il est de 7 % pour la population noire.  En dehors de la lutte contre les inégalités raciales et de genre, Lisa Cook espère mettre à profit son expérience de conseillère en développement international dans l’administration de Barack Obama et son soutien dans l’équipe de transition de Joe Biden, explique Sylvie Matelli.

« Elle a beaucoup travaillé sur le développement économique donc ça c’est pas mal, parce que le durcissement de la politique américaine pour lutter contre l’inflation peut avoir des conséquences sur les pays du sud qui sont aujourd’hui très endettés, ce sont eux les plus vulnérables face à cette dette et le fait qu’elle soit spécialiste de ce développement économique, ce n’est probablement pas anodin. Elle avait beaucoup travaillé sur la reprise économique au Rwanda après le génocide de 1994. Donc voilà quelqu’un de plutôt empathique, ouverte sur le monde. »

La nomination de Lisa Cook fait toutefois grincer des dents dans les rangs des Républicains. Ils la jugent trop peu qualifiée en macroéconomie pour entrer à la Fed. Mais Lisa Cook n’en est pas à un combat près.

La colère de Vincent Bolloré couve depuis plusieurs mois. C’est un homme que les gouvernants n’impressionnent pas.

Comment Vincent Bolloré mobilise son empire médiatique pour peser sur la présidentielle

ENQUÊTE /    En quelques mois, le milliardaire breton a bâti un pôle réactionnaire qui s’étend de l’audiovisuel à l’édition. Avec comme fer de lance le polémiste vedette Eric Zemmour, dont les obsessions identitaires et anti-islam colonisent le débat public. 

Vincent Bolloré a demandé à passer par la grille du Coq, l’entrée des visiteurs secrets, et il est furieux. Nous sommes en juin 2021 et l’actionnaire principal de Vivendi a rendez-vous avec Emmanuel Macron. « J’entends beaucoup dire que vous me prêtez des intentions qui ne sont pas les miennes », lance le PDG du groupe Bolloré au locataire de l’Elysée.

Près d’un an auparavant, un dîner avait déjà réuni le grand patron, le président, son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, et leurs épouses. L’atmosphère avait été conviviale et Carla Bruni avait filmé quelques bribes de la soirée. Cette fois, le déjeuner est expédié plus rapidement que prévu dans une atmosphère glaciale et c’est peut-être là, juste avant l’été, que s’est joué le premier acte de la prochaine présidentielle.

La colère de Vincent Bolloré couve depuis plusieurs mois. C’est un homme que les gouvernants n’impressionnent pas. Adolescent, il jouait au gin rami avec Georges Pompidou, que ses parents, industriels bretons, recevaient, comme François Mitterrand, dans leur maison du Finistère. D’ailleurs, il a croisé presque tous les présidents de la Ve République. Dans certains pays africains ou en Asie, il est reçu avec les égards d’un chef d’Etat. 

C’est peut-être la raison pour laquelle il n’a pas goûté la petite phrase de Brigitte Macron, qui se voulait aimable : « Comment peut-on vous aider ? » La réponse a fusé, bien sèche sous la formule de politesse : « Je vous remercie, Madame. En rien. » Comment peut-on vous aider ? Il ignore que l’épouse du président pose rituellement cette question à ses visiteurs, comme si son mari pouvait tout régler, et ces mots anodins ont résonné pour lui comme un affront, raconte-t-il à un ami. D’autant qu’il a justement le sentiment que l’Elysée cherche à « l’agresser » plus qu’à l’aider. 

« Mais, enfin, arrêtez, vous achetez tout ! » Quatre mois plus tôt, le 26 février, le tribunal de Paris a décidé, à la surprise générale, de renvoyer l’homme d’affaires devant un tribunal correctionnel, alors même qu’il avait accepté de plaider coupable et négocié le paiement des 12 millions d’euros d’amendes dues dans une affaire de corruption au Togo. Vincent Bolloré s’est convaincu que le président est derrière cette décision judiciaire. 

C’est encore Emmanuel Macron, s’exaspère-t-il, qui a poussé le leader mondial du luxe, le puissant patron de LVMH, Bernard Arnault, à entrer dans la bataille pour le contrôle du groupe Lagardère que Bolloré s’apprête à dévorer. 

Pour couronner le tout, Nicolas Sarkozy assure que le chef de l’Etat a demandé à Angela Merkel d’empêcher le géant allemand Bertelsmann de céder sa filiale M6 à Bolloré, finalement tombée en mai dans l’escarcelle du groupe TF1.

Le milliardaire voudrait être certain qu’au sommet de l’Etat on ne lui met pas de bâtons dans les roues. « Mais, enfin, arrêtez, vous achetez tout ! », rétorque le président au-dessus de la table du déjeuner. 

https://www.lemonde.fr  Par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin

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Le sommet pour la démocratie de Joe Biden a déçu Au point que l’administration américaine s’est contentée du service minimum "

Joe Biden en a fait l’inconfortable expérience avec le sommet virtuel pour la démocratie organisé par les Etats-Unis les 9 et 10 décembre.

L’événement a trahi l’embarras américain, à la fois sur la liste, critiquée, des invités, mais aussi dans l’aveu même du président Biden selon qui les Etats-Unis n’étaient pas toujours à la hauteur des idéaux démocratiques. 

Editorial du « Monde ». Les promesses de campagne n’engagent pas seulement ceux qui les reçoivent. Joe Biden en a fait l’inconfortable expérience avec le sommet virtuel pour la démocratie organisé par les Etats-Unis les 9 et 10 décembre. Il avait été annoncé en fanfare dans une tribune publiée au printemps 2020 par la revue Foreign Affairs, qui tenait lieu de déclaration de politique étrangère du candidat démocrate. Ce sommet s’est pourtant révélé un modèle de fausse bonne idée. Au point que l’administration américaine s’est contentée du service minimum (critique des mauvaises gouvernances, éloge du travail de la presse) sur une question pourtant cruciale puisque partout ou presque la démocratie est en recul, attaquée et affaiblie.

La liste des invités a trahi l’embarras américain. Le critère des intérêts régionaux de Washington l’a souvent emporté sur la nature des régimes conviés, dont au moins un tiers laissait à désirer, selon le classement de la Freedom House, un observatoire de l’état de la démocratie libérale dans le monde financé par l’Etat fédéral des Etats-Unis. C’est ainsi que la République démocratique du Congo ou le Brésil ont figuré parmi les méritants, mais ni la Turquie ni la Tunisie.

Il serait aisé d’ironiser à propos de cette sélectivité discutable et de moquer la litanie convenue de discours à distance à laquelle le sommet a donné lieu en préambule d’un rassemblement de chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra en 2022, peut-être. Deux symboles de la tentation autoritaire qui travaille de nombreux pays, la Chine et la Russie, qui n’étaient évidemment pas invités, ne s’en sont pas privés. 

Recroquevillement clanique Mais il est autrement plus cruel de constater combien les Etats-Unis, naguère ambassadeurs de la démocratie libérale, sont désormais bien mal placés pour faire la leçon à qui que ce soit. Quatre années de Donald Trump, grand admirateur des hommes forts, ont en effet accéléré un affaissement inquiétant dont on ne discerne pas la fin. 

L’aveu de cette décrépitude par Joe Biden lui-même, admettant que son pays devait « combattre sans relâche pour être à la hauteur de ses idéaux démocratiques », n’en a été que plus marquant. Tout comme celui de la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui a convenu que les Etats-Unis étaient sans doute « le meilleur endroit pour cacher et blanchir des gains acquis frauduleusement », au cours d’une session consacrée au poison de la corruption. 

La reconnaissance de cette réalité, surtout de la part d’une puissance souvent peu économe de sa suffisance, constitue un préalable essentiel dont seules les démocraties sont précisément capables. Mais elle n’a rien d’encourageant.

Les menaces qui pèsent sur ces régimes ouverts aux vents mauvais sont à trouver dans le recroquevillement clanique qui alimente le refus des normes. Dans le mépris des contre-pouvoirs partout attaqués, qu’il s’agisse de la justice ou du journalisme. Malheureusement, ces errements sont tous à l’œuvre aux Etats-Unis, le plus souvent à l’initiative du Grand Old Party, celui fondé par Abraham Lincoln et aujourd’hui à la renverse. Il contribue largement aux tripatouillages (purges de listes électorales, obstacles au vote des minorités) et aux charcutages électoraux, tous produits à une échelle industrielle.

L’ampleur de cette panne américaine entrave Joe Biden dans sa quête d’une réponse au malheur démocratique éprouvé dans son pays comme dans de nombreux autres. Il n’y a aucune raison de s’en réjouir.

Le Monde Publié le 11 décembre 2021 à 10h32 - Mis à jour le 11 décembre 2021 à 17h34

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LES DÉCODEURS EVASION FISCALE / « ISF gate » : comment de grandes fortunes françaises ont pratiqué l’évasion fiscale au Canada

Le journal « Libération » révèle que plusieurs familles fortunées sont soupçonnées d’avoir dissimulé des centaines de millions d’euros dans des « trusts » opaques pour échapper à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

C’est du Canada que surgit le dernier scandale d’évasion fiscale en date, l’« ISF gate », dont Libération a dévoilé le 13 décembre l’histoire. Selon le quotidien, des dizaines de grandes fortunes françaises ont recouru, pendant plus d’une décennie, à des structures opaques immatriculées au Canada, des « trusts » non déclarés en France, afin d’y dissimuler leur patrimoine et réduire leur facture fiscale. Leur motivation première était d’échapper à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) français, instauré en 1982 à l’arrivée au pouvoir des socialistes et remanié plusieurs fois depuis.

Comme souvent dans les affaires fiscales, la ligne entre l’optimisation et la fraude, autrement dit entre le légal et l’illégal, est difficile à tracer. Mais les soupçons sont suffisamment étayés pour avoir déclenché plusieurs contrôles et redressements fiscaux, une enquête policière et une information judiciaire. 

Moins connus que les anciens comptes à numéro suisses ou les boîtes aux lettres offshore au Panama, les trusts sont des entités de droit anglo-saxon qui abritent des biens (argent, villas, tableaux, actions cotées en Bourse, etc.) gérés au nom de leurs propriétaires réels par une personne de confiance (un « trustee »). Ils ont été créés à l’origine pour protéger les héritages et organiser les successions en minimisant l’impôt. Mais l’opacité qu’ils procurent en a fait des paravents réglementaires vis-à-vis du fisc. Et des outils très prisés des fraudeurs et de leurs conseils en fiscalité. =

Source  https://www.lemonde.fr Par Anne Michel et Maxime Vaudano

Publié le 16 décembre 2021 à 14h24 -

Mis à jour le 16 décembre 2021 à 14h45

À Lire aussi Evasion fiscale : l’épilogue des « Panama Papers » révélé par une nouvelle fuite de données 

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