TRIBUNE – Monnaie unique, pouvoir exécutif et stabilité : pourquoi l’alerte de cette citoyenne sénégalaise doit être entendue
📌 TRIBUNE / SONKO–DIOMAYE : ENTRE CONFUSION INSTITUTIONNELLE ET RISQUE RÉGIONAL — L’ALERTE D’UNE CITOYENNE SÉNÉGALAISE DOIT ÊTRE ENTENDUE
Par Diomandé Adama Président de l’ADDL
La récente vidéo publiée [ https://www.facebook.com/share/v/1BhxFukTjW/?mibextid=wwXIfr] a inspiré chez moi une réflexion profonde. Non pas en tant que Sénégalais — car je respecte la souveraineté de chaque nation — mais en tant qu’Ivoirien, citoyen de la CEDEAO et acteur engagé pour la démocratie et la stabilité régionale.
Dans cette vidéo, une jeune femme sénégalaise lance un avertissement lucide et courageux : le Premier ministre Ousmane Sonko risque de fragiliser le Président Bassirou Diomaye Faye en brouillant les responsabilités régaliennes et en se plaçant politiquement au-dessus de lui.
Cet avertissement trouve aujourd’hui un écho particulier dans un épisode récent, filmé, public et extrêmement symbolique.
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1. Une citoyenne rappelle l’essentiel : la monnaie est une compétence institutionnelle, pas un slogan politique
La jeune femme soulève un point capital :
« Le peuple ne met pas une monnaie en place. Ce sont les dirigeants, les institutions, les banques centrales. »
C’est une vérité fondamentale. La monnaie unique n’est ni un mot d’ordre, ni une revendication de rue. C’est une décision d’État, un processus encadré par :
• la BCEAO,
• la Conférence des Chefs d’État de l’UEMOA,
• la CEDEAO,
• les ministères des Finances,
• les banques centrales et leurs experts.
Lorsque Sonko affirme le contraire, il affaiblit non seulement l’autorité présidentielle, mais aussi les institutions économiques de la sous-région.
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2. L’épisode du Forum FII 2025 : Sonko parle du FCFA devant Diomaye et déclare qu’il y a “deux présidents dans la salle”
La scène la plus grave s’est déroulée lors du Forum de l’Investissement FII Sénégal 2025.
Dans une salle remplie d’investisseurs, de diplomates et d’économistes,
➡️ Ousmane Sonko parle longuement du FCFA, de la sortie monétaire et de la future monnaie unique,
➡️ alors que le Président Bassirou Diomaye Faye est présent dans la salle, assis dans l’assistance.
Et Sonko ajoute une phrase stupéfiante :
« Aujourd’hui, il y a deux Présidents de la République dans cette salle. »
Cette déclaration est d’une portée institutionnelle immense :
1️⃣ Sonko met symboliquement Diomaye sur un pied d’égalité avec lui-même.
C’est la négation même de la hiérarchie républicaine.
2️⃣ Il affirme implicitement sa propre légitimité présidentielle
— devant le vrai Président,
— dans un cadre officiel,
— sur un dossier régalien.
3️⃣ Il s’attribue le rôle de figure centrale du pouvoir en traitant un domaine réservé (la monnaie) comme s’il en était le détenteur.
4️⃣ Il expose le Président Diomaye à une humiliation silencieuse devant des acteurs économiques internationaux.
5️⃣ Il brouille gravement l’image institutionnelle du Sénégal en laissant croire qu’il existe un double pouvoir.
Cet épisode confirme exactement l’inquiétude exprimée par la citoyenne dans la première vidéo.
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3. Pourquoi un Ivoirien — et un citoyen de la CEDEAO — se sent concerné
Je le répète avec clarté :
➡️ Je ne m’ingère pas dans les affaires internes du Sénégal.
➡️ Je m’exprime en tant que citoyen de la CEDEAO, attaché à la stabilité régionale.
➡️ Je considère le Sénégal et la Côte d’Ivoire comme deux piliers politiques et économiques de l’Afrique de l’Ouest.
Les dérives institutionnelles au Sénégal ne s’arrêtent pas au Sénégal. Elles se répercutent sur :
• la crédibilité de la CEDEAO,
• l’avenir de la monnaie unique,
• la stabilité financière de l’UEMOA,
• la confiance des investisseurs,
• la cohésion démocratique régionale.
Le comportement d’un Premier ministre sur un sujet monétaire engage tout l’espace ouest-africain, pas seulement son pays.
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4. Mon appel solennel au Président Bassirou Diomaye Faye
Monsieur le Président, vous devez impérativement reprendre la main sur :
• les dossiers régaliens,
• la communication sur la monnaie,
• les engagements macroéconomiques,
• l’intégration régionale,
• et la diplomatie institutionnelle.
Laisser votre Premier ministre s’avancer publiquement sur des terrains présidentiels, et encore plus en votre présence, permet aux observateurs — nationaux et étrangers — d’imaginer une dualité de pouvoir.
C’est un signal dangereux pour un État, et encore plus dangereux pour une sous-région déjà fragilisée.
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CONCLUSION
Ousmane Sonko est un acteur politique brillant, déterminé, charismatique. Mais son activisme précipité, sa tendance à s’approprier des prérogatives régaliennes, et surtout sa volonté de se mettre au niveau du Président, risquent d’ouvrir une brèche institutionnelle dont le Sénégal pourrait souffrir longtemps.
L’avertissement de cette citoyenne sénégalaise est donc juste, courageux et nécessaire.
En tant qu’Ivoirien, en tant que citoyen de la CEDEAO, je considère qu’il est de ma responsabilité d’alerter :
➡️ La stabilité du Sénégal n’est pas un enjeu national.
➡️ C’est une question régionale.
➡️ Et elle doit être protégée.
Diomandé Adama
Président de l’ADDL
Association pour la Défense de la Démocratie et des Libertés
- Publié dans Afrique

Dans un contexte marqué par des crises alimentaires et énergétiques, Epiphane Zoro Bi Ballo, Président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance de Côte d'Ivoire, a participé en tant que panéliste aux Assemblées Annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD). Au cours de cet événement, il a souligné les synergies entre ses actions en Côte d'Ivoire et le Rapport 2024 sur l’Indice de Fourniture de Services Publics en Afrique (PSDI).
#### 3. **Amélioration des Services Publics** Zoro Bi Ballo a souligné qu'une évaluation systématique et holistique des services publics est cruciale pour répondre aux attentes des citoyens. Son engagement en faveur de l'éducation et de la qualité des services publics en général est une proposition qui trouve un écho chez Akinwumi Adesina, renforçant l'idée que ces deux dirigeants sont alignés dans leurs priorités pour un développement durable et inclusif. 
L’homme fort de Ziguinchor se heurte au mur du réel : les slogans ne paient pas les fonctionnaires, les tweets ne construisent pas les routes, les incantations n’attirent pas les investisseurs. Pendant que le Sénégal balbutie sa stratégie régionale, hésitant entre AES et CEDEAO, la Côte d’Ivoire trace sa route. Solide, structurée, calibrée. Elle n’improvise pas, elle anticipe. L’élection à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) fut un révélateur brutal. Dakar proposait son candidat. Abidjan, sans bruit, choisit de soutenir la Mauritanie. Résultat : KO diplomatique pour le Sénégal. Ce n’était pas un accident. C’était un signal. La Côte d’Ivoire, en pleine montée en puissance régionale, rappelle aux autres capitales que le leadership ne se décrète pas. Il se mérite, il se construit, il se consolide. La BAD a son siège à Abidjan. Elle est une vitrine de stabilité, de stratégie, d’ancrage international. Ce que Dakar voulait incarner, Abidjan le réalise déjà. Pendant ce temps, les apprentis stratèges de l’AES s’essoufflent. Bamako tangue. Ouagadougou s’enlise. Niamey vacille. La rhétorique anti-française a atteint ses limites : elle n’a ni réduit la pauvreté, ni renforcé la souveraineté, ni stoppé l’insécurité. La Côte d’Ivoire, elle, a avancé sans fracas.
Il a soutenu des transitions maîtrisées, sans hystérie populiste. Il a vu les “enfants turbulents” de l’AES s’isoler… et il a attendu. Et aujourd’hui, ils reviennent. Un à un. Tête basse. Sonko ne vient pas en chef. Il vient en élève. Lucide. Prudent. Moins vindicatif. Plus réaliste. Il a compris que l’Afrique ne se construit pas sur YouTube, ni sur les chaînes russes, mais dans les centres de décision économiques. À tous les pseudo-panafricanistes qui rêvaient d’un renversement de l’ordre ouest-africain, à tous les trolls pro-russes qui pensaient faire tomber Abidjan comme un château de cartes : il est temps de se réveiller. Abidjan n’a pas fléchi. Elle a absorbé les chocs, renforcé ses alliances, et imposé sa vision. Les autres s’agitent. Elle avance. Les autres crient. Elle bâtit. Les autres rêvent. Elle gouverne. La visite de Sonko, c’est une page nouvelle.
M. Tah, de nationalité mauritanienne, a été élu par le Conseil des gouverneurs de la Banque, composé des ministres des Finances et de l’Économie ou des gouverneurs des banques centrales des 81 pays membres régionaux et non régionaux du Groupe de la Banque. Ce Conseil est la plus haute instance décisionnelle du Groupe de la Banque.
“L’art de la paix… par la guerre des nerfs” Sous le soleil brûlant d’Abidjan, une rencontre secrète s’est jouée. Une rencontre aux allures d’échecs géopolitiques où chaque pion, chaque cavalier, chaque fou a été placé méthodiquement. Ce 26 mai 2025, dans les coulisses du pouvoir, le Président Alassane Ouattara, fin stratège, héritier des tactiques diplomatiques d’Houphouet-Boigny Félix, a frappé un coup de maître : il a reçu Ali Zeidine, Premier ministre du Niger sous Tiani… mais seulement après avoir écrit les règles de la rencontre. L’Alliance des États du Sahel (AES) est aujourd’hui une coque vide. Les coups de menton ne masquent plus la détresse économique des juntes du Mali, du Burkina et du Niger. Leurs caisses sont vides, leurs alliés russes sont défaillants, et leur peuple, épuisé. Le Niger, isolé, affamé financièrement et diplomatiquement, sait que le temps joue contre lui. C’est dans cette impasse stratégique que Mahamadou Issoufou, ex-président nigérien fin négociateur et encore influent à Niamey avec des amis à Paris, Washington, active ses réseaux. Il joue les émissaires de l’ombre, manœuvrant discrètement entre coulisses africaines et salons feutrés du FMI.
À voir le visage défait du Premier ministre nigérien, on croirait contempler la statue brisée d’un général qui vient de découvrir, trop tard, que la bataille avait déjà été jouée la veille et perdue dans le silence. L’homme ne parle plus. Il rumine. Il digère mal l’évidence : la partie est finie. Ce n’était pas un bras de fer, c’était une danse. Et ADO, fidèle à lui-même, y est entré non comme un adversaire, mais comme un chorégraphe. Souriant, détendu, presque paternel, il avançait ses pièces avec la lenteur du sage et la légèreté du prophète. Ironie du sort : ceux qui pensaient le piéger se sont retrouvés enfermés dans leur propre stratagème. Ils ont cru à un affrontement frontal ; ils ont reçu une leçon de stratégie byzantine. Ils ont espéré un duel ; ils ont assisté à une démonstration. L’histoire retiendra moins la chute de leurs illusions que le calme olympien avec lequel ADO, tel un vieux roi stoïcien, a refermé la trappe sous leurs pieds. 
