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Infos Ivoiriennes

Infos Ivoiriennes (169)

Un petit recadrage s'impose.Par ASK / Allez dire à Serge Kassy que quand il aura fini de pleurnicher comme une madeleine, je l'attends sur sa réponse argumentée.

Sinon tout ce qu'il a raconté, ce sont des lamentations d'un adepte de la Sorbonne, incapable de discuter par des développements clairs et préférant les injures, les attaques personnelles et les accusations grotesques.

J'ai dit et je répète qu'en termes de bilan, celui d'Alassane Ouattara est mieux que celui d'Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo. Ce n'est pas faux, on le sait tous, y compris les hypocrites qui veulent être dans le déni. Simone Gbagbo a déclaré dans son livre qu'elle ne reconnaissait plus le chemin de sa propre maison à sa sortie de prison. A Mama, Laurent Gbagbo a déclaré qu'il y avait maintenant de nombreux ponts. Je n'ai pas entendu Serge Kassy quand ces deux personnalités ont déclaré cela. Donc les petits gars qui sont dans le déni, c'est leur problème.

Je suis critique vis-à-vis de la gouvernance du RHDP, cela ne m'empêche pas de reconnaître le travail que certains dirigeants font, quand cela est bon. J'ai argumenté. Qu'il en fasse autant. Qu'il démontre, s'il en est capable, en quoi le bilan de Laurent Gbagbo est meilleur que celui d'Alassane Ouattara. Nous sommes tous en Côte d'Ivoire.

Allez donc dire à Serge Kassy que s'il veut jouer au haut niveau qu'il commence à développer ses arguments, point par point, au lieu d'aligner les jugements mensongers et les phrases sans virgule, ni ponctuation. 

Koh j'ai faim. Sans fausse modestie, tu sais combien coûte mon carburant chaque mois ?

Tu sais quelle est la charge mensuelle de mon entreprise de presse ? Cher Serge, il faut éviter de prendre ta propre propension à monnayer tes services, pour la règle générale. Il y a des gens qui peuvent dire des choses bonnes sur certaines personnes, tout en restant critique vis-à-vis de ces personnes.

Si toi, tout ce que tu dis de bien sur Laurent Gbagbo, c'est parce que tu te fais payer, sache qu'il existe des gens dignes et indépendants dans ce pays, qui peuvent regarder Alassane Ouattara droit dans les yeux pour lui dire que son troisième mandat est illégal, et lui dire en même temps qu'il a mieux travaillé que ses prédécesseurs. Des hommes indépendants qui peuvent militer pour le retour de Laurent Gbagbo et lui rappeler en même temps qu'on a rien à faire de ses Gbagbo Novelas.

Des hommes sans parti politique qui peuvent se rendre chez Henri Konan Bédié pour lui demander de prendre sa retraite politique et soutenir son combat contre l'orpaillage clandestin. 

Je comprends que cette façon de penser dépasse l'intelligence de petites gens, mais tu n'en fais pas partie cher Serge. Du moins, je veux le croire.

Autrement, je ne perdrai plus mon temps à te répondre, je te classerais alors dans le lot des vidéomen autoproclamés marmailleurs.

Par Andre Silver Konan

C'était mon recadrage !

A Abidjan, Zoro veut faire de la République des hommes d’affaires la République des « hommes intègres ». / Par Jean-Pierre Béjot, fondateur de La Dépêche Diplomatique

Au temps de Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire était la République des planteurs. Henri Konan Bédié avait tenté d’en faire une République « ivoiritaire ». Laurent Gbagbo l’avait transformée, un temps, en République des professeurs.

Quant à Alassane D. Ouattara il en a fait, tout naturellement venant d’où il venait, la République des financiers et des hommes d’affaires. Mais, depuis la mise en route de son troisième mandat présidentiel (le premier dans le cadre de la nouvelle Constitution), c’est le problème de la corruption ordinaire qui est sa préoccupation. Problème dont la résolution a été confiée à Epiphane Zoro Bi Ballo. Le juge – qui s’est illustré en 1999 en établissant, à la veille de la chute de Bédié, un certificat de nationalité à Ouattara – veut faire de la Côte d’Ivoire la République des « hommes intègres » et de « l’administration performante ». Rude tâche !

*On ne l’avait pas revu sur le devant de la scène politique ivoirienne depuis plusieurs années. Dans le premier gouvernement sous la responsabilité de Patrick Achi (mardi 6 avril 2021), Epiphane Zoro Bi Ballo figure en 25è position comme ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du   Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption (il était déjà secrétaire d’Etat au Renforcement des capacités depuis 2019).

     Après le tourisme et les loisirs ; devant l’économie numérique, les télécommunications et l’innovation. Un intitulé de portefeuille qui ne semblait recouvrir qu’une opération de « com » d’autant plus que son titulaire se voyait là récompenser de son action menée en pleine période de tensions « ivoiritaires ». En 1999, il a pris ses responsabilités Epiphane Zoro Bi Ballo était sorti de l’ombre en 1999 – il avait alors 31 ans – alors que, « petit juge », il avait attribué un certificat de nationalité (1 parmi 12.000 signés au cours de l’année, précisera-t-il par la suite) au nom de Alassane D. Ouattara. Le 1er août 1999, Ouattara venait de quitter son job de directeur général adjoint du FMI et avait été porté à la présidence du Rassemblement des Républicains (RDR). Il était ainsi candidat à la présidentielle d’octobre 2000 face au sortant : Henri Konan Bédié. Il avait donc déposé une demande de certificat de nationalité au lieu de sa naissance : Dimbokro. Le 28 septembre 1999, Zoro Bi Ballo, qui savait la polémique qui ne cessait d’être développée autour de la nationalité de Ouattara, a « cru devoir prendre [ses] responsabilités de juge du siège pour accéder à [cette] demande ». L’hystérie, qui s’était emparée de la présidence de la République de Côte d’Ivoire et de ses séides depuis bien des mois déjà, va atteindre son paroxysme. Le pouvoir voudra faire céder Zoro Bi Ballo. Celui-ci, arguant de l’indépendance de la justice, refusera de se soumettre et quittera clandestinement, via le Mali, son pays, le 8 novembre 1999 avant de s’envoler pour Paris deux jours plus tard grâce au soutien de la Fédération internationale  des droits de l’homme.

5/ On connaît la suite : le 24 décembre 1999, Bédié sera renversé par un coup de force militaire qui portera au pouvoir le général Robert Gueï. Celui-ci, à son tour, va enfourcher le cheval boiteux et borgne de « l’ivoirité » avant de se faire confisquer sa monture par le « socialiste » Laurent Gbagbo. Les uns et les autres n’ayant qu’une seule obsession : empêcher Ouattara d’être candidat à la présidentielle !

Il dénoncera une société immorale et sans principe Epiphane Zoro Bi Ballo deviendra l’homme par lequel le scandale est arrivé. Il est né le 11 janvier 1968, à Sinfra (dont il sera le député RHDP en 2016 et en 2021) dans la région de la Marahoué (dont la « capitale » est Bouaflé, au centre de la Côte d’Ivoire) et dira avoir appartenu à la « génération sacrifiée », « celle des années 90, années de désillusion et de désespoir pour la jeunesse ». Il précisera dans un livre publié en 2004 (« Juge en Côte d’Ivoire » – éditions Karthala) : « Toutes les facilités matérielles et sociales, dont les bus de transport en commun, avaient été supprimées au fur et à mesure par le gouvernement dit de restructuration dirigé alors par le Premier ministre Alassane Ouattara ». Zoro Bi Ballo est le fils d’un instituteur père de treize enfants. Il a été, dira-t-il, fan de l’écrivain guinéen Camara Laye (auteur notamment de « L’Enfant noir »), fasciné par l’anarchiste russe Bakounine, lecteur de Jean-Jacques Rousseau, charmé par Socrate et admirateur de Martin Luther King.

Il voulait « servir Dieu » et débutera comme « pasteur de cellule » au sein de sa congrégation.

  « Je crois, écrira-t-il en 2004, avec Luther King, que la seule façon pour le chrétien d’aujourd’hui de s’opposer à  une société immorale et sans principe, comme celle au sein de laquelle nous vivons, reste de combiner spiritualité et réalisme, en établissant un compromis intelligent entre religion et politique ». A l’université, il choisira le droit plutôt que la philo, refusera l’embrigadement au sein de la Fesci, le tout puissant syndicat étudiant des années 1990 (dirigé alors par Guillaume Soro puis Charles Blé Goudé), revendiquant être « pacifiste et non violent ». C’est après avoir décroché une maîtrise de droit public que Zoro Bi Ballo va être nommé juge à Dimbokro. Mais, rapidement, il prendra conscience des limites de son action et des conditions déplorables dans lesquelles se trouvent la justice et, du même coup, les justiciables. La motivation n’est plus là ; le dégoût et la lassitude l’emportent. Il va poser sa démission. Le garde des sceaux de l’époque, ministre de la Justice et des Droits de l’homme (Jean Brou Kouakou, en poste depuis 1998) lui proposera alors d’être nommé sous-directeur de l’éducation surveillée.

Nous sommes en juillet 1999. Il est prévu que Zoro Bi Ballo rejoindra son poste, au ministère de la Justice, en octobre 1999. Il n’ira jamais à Abidjan. Quelques jours avant de quitter Dimbokro, il signera le certificat de nationalité de Alassane D. Ouattara et se retrouvera rapidement radié de l’Ordre des magistrats.

 L’exil en Europe puis l’international en RDC Echappé de Côte d’Ivoire, Epiphane Zoro Bi Ballo va s’investir dans la défense des droits de l’homme et préparera un DES sur cette problématique à Bruxelles, à l’Université Saint-Louis (université catholique), devenant le symbole de la résistance à un pouvoir qui « a cru devoir utiliser la question identitaire et religieuse pour s’assurer une assise électorale et assurer [sa]  survie politique ».

        5/Avant de regagner la Côte d’Ivoire en 2012, au lendemain de la victoire de Alassane D. Ouattara à la présidentielle, il aura mené une carrière internationale en RDC dans le cadre du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme et sera nommé expert juridique auprès de la CPI. De 2012 à 2017, il s’occupera de la francophonie dans le cadre de l’administration publique ivoirienne. En 2017, il sera nommé secrétaire national au Renforcement des capacités, politique qui vise à améliorer la gouvernance de l’administration et du secteur public. Lutter contre la corruption pour rendre l’administration efficiente Aujourd’hui, Epiphane Zoro Bi Ballo, ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption, veut « assainir » les services publics de la République de Côte d’Ivoire en multipliant les « opérations coup de poing ».

Il dénonce les « pots de vin », les « facilitateurs », les « extorsions de fonds », les « tracasseries » organisées sur les routes et dans les villes, toutes les opérations douteuses liées à l’orientation des élèves, à l’accès aux médicaments, à l’obtention des permis de conduire, « toutes formes de corruption parmi les plus pernicieuses ». Il veut une République des « hommes intègres » avec une administration intègre elle aussi mais également « performante ».

« L’Etat vous voit » dit-il en direction des corrupteurs et des corrompus. Voir est une chose ; appréhender et sanctionner c’est autre chose. C’est le job de la police et de la justice. Reste à savoir si l’une et l’autre ont la même motivation que Zoro Bi Ballo. C’est non seulement l’amélioration de l’efficience de l’administration publique qui est visée par Zoro Bi Ballo mais 6 aussi une plus grande transparence dans son action et ses décisions et, du même coup, une réelle équité. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui (et c’était déjà la situation qui prévalait hier et avant-hier !). D’où une fracture sociale qui ne cesse de s’élargir en Côte d’Ivoire (fracture d’autant plus visible que la croissance économique est forte et soutenue) et que la nécessaire numérisation des activités administratives risque fort de rendre irréparable et, du même coup, irrémissible. Il n’est jamais facile de passer de la République des hommes d’affaires à

« L’Etat vous voit » dit-il en direction des corrupteurs et des corrompus. Voir est une chose ; appréhender et sanctionner c’est autre chose.

  C’est le job de la police et de la justice. Reste à savoir si l’une et l’autre ont la même motivation que Zoro Bi Ballo. C’est non seulement l’amélioration de l’efficience de l’administration publique qui est visée par Zoro Bi Ballo mais 6 aussi une plus grande transparence dans son action et ses décisions et, du même coup, une réelle équité. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui (et c’était déjà la situation qui prévalait hier et avant-hier !). D’où une fracture sociale qui ne cesse de s’élargir en Côte d’Ivoire (fracture d’autant plus visible que la croissance économique est forte et soutenue) et que la nécessaire numérisation des activités administratives risque fort de rendre irréparable et, du même coup, irrémissible. Il n’est jamais facile de passer de la République des hommes d’affaires à la République des hommes intègres ! Et plus encore que l’intégrité ne soit pas qu’un slogan.

Par : Jean-Pierre Béjot La ferme de Malassis (France) 30 septembre 2021

 

INTÈGRES

Affaire du présumé "viol" d’une camerounaise par le ministre KKB, ce que j’en pense. Par Kouadio JEAN BONIN

 

"Lorsqu’il était président de la république, Laurent Gbagbo, lui aussi avait été accusé de viol. Une plainte avait même été déposée contre lui. Cette affaire n’a duré que le temps d’un pet de moustique, tant l’accusation semblait grossière, grotesque et mal ficelée. À l’époque, le Nouveau Réveil, s’en était fait les choux gras. C’est dire à quel point tous politiciens et hommes quelque peu nantis peuvent être exposés à ce genre de situation et se retrouver du jour au lendemain jetés en pâture...

D’abord, je tiens à préciser que je n’ai aucune affinité particulière avec le ministre. Cependant, le kkb bashing qui montre crescendo dans une certaine opinion publique m’oblige à un devoir d’honnêteté et d’impartialité. 

Dans l’optique d’affaiblir le pouvoir RHDP et partant l’image de notre pays, des quidams, tapis dans l’ombre, manœuvrent pour tenter de jeter le discrédit sur le ministre KKB. Son crime ; c’est de s’être présenté à la présidentielle de 2020 alors que toute l’opposition la boycottait à travers le CNT. Ce crime de lèse-majesté il faut coûte que coûte et vaille que vaille le lui faire payer. Qu’importe la manière, pourvu qu’il en sorte déshonoré. 

 Comment comprendre qu’une dame qui prétend avoir été violée en avril 2021 attende le mois de septembre de la même année, soit 6 mois après, pour porter plainte contre son supposé agresseur, sachant pertinemment que le éventuelles preuves se sont estompées ? Comment peut-on subir un tel acte de barbarie et ne pas se transporter illico chez un médecin assermenté pour se faire délivrer un certificat médical pour l’attester ? Comment peut-on avoir subi une telle agression et s’engager dans un marchandage pécuniaire de sa souffrance à coup de 6 puis 20 millions et plus ? 

Lorsqu’il était président de la république, Laurent Gbagbo, lui aussi avait été accusé de viol. Une plainte avait même été déposée contre lui. Cette affaire n’a duré que le temps d’un pet de moustique, tant l’accusation semblait grossière, grotesque et mal ficelée. À l’époque, le Nouveau Réveil, s’en était fait les choux gras. C’est dire à quel point tous politiciens et hommes quelque peu nantis peuvent être exposés à ce genre de situation et se retrouver du jour au lendemain jetés en pâture.

Des informations sur la dame « violée » commencent à émerger. Il semblerait que contrairement à ce qu’elle affirme dans l’audio qui circule sur la toile, elle n'est en réalité pas mariée et serait la maîtresse d'un homme marié qui lui-même vit en France, un congolais. Ainsi, celui qu’elle présente comme son mari serait un vil usurpateur. La justice étant saisie, je recommande de la retenue et de la prudence dans cette affaire afin que la lumière soit faite sur le vrai et l’ivraie. Prendre position dans un dossier dont on ignore les tenants et les aboutissants c’est faire preuve d’irresponsabilité et pour certains d’indignation sélective.

Vouloir abattre un adversaire politique ne devrait pas nous faire perdre tout sens de la raison et de l’éthique élémentaire, surtout quand cette périlleuse entreprise a pour objectif à peine caché de déconstruire à l’international l’image de notre très cher pays. Sachons raison gardée, car même à la guerre il y a des règles… qu’il faut respecter. 

Par : KOIDIO Jean BONIN 

#lacotedivoiredabord

Sur la page de Michael Gbagbo

· AFFAIRE VIOL KKB, LA RÉACTION DE Maître Roger Dakouri Diaz Djidjigbouh #Viol_KKB :

Une épaisse couche de doute...

■Au plan moral, toute agitation du non consentement, d'un rapport intime, par l'un des acteurs, rend de facto l'autre partenaire indigne.

■Au plan politique, tout acteur marqué de la vie politique devrait à jamais prendre de la graine de la malheureuse expérience vécue par le français DSK avec une ressortissante malienne, chargée du ménage dans un hôtel aux USA. Toute "jurisprudence" devant irrésistiblement incliner tout politique à contrôler fermement ses pulsions charnelles. ■

Cependant, au plan purement juridico-judiciaire, en l'espèce, le juge ne saurait, dans l'intérêt d'une bonne administration de la justice, se soustraire au questionnement substantiel suivant : ☆ Pourquoi la date du viol alléguée se situe en avril 2021, et celle de la dénonciation en septembre 2021, soit 6 mois plus tard ?

☆Par quoi la victime supposée justifierait-elle ce long silence ? ☆La victime présumée n’avait-elle pas librement répondu au rendez-vous fixé à Yopougon-Gesco ?

☆Les accusations de violences exercées par des garde de corps de KKB pour faire monter la victime à bord du véhicule à destination de Divo peuvent-elles être étayées ? ☆Sur le parcours Gesco-Divo, la présumée victime avait-elle manifesté le désir de satisfaire, par prétexte, un besoin naturel, et que ce souhait se serait-il heurté au refus du violeur ou aux menaces de ses gardes de corps ?

☆Une enquête sur place à Divo, soit à l'hôtel ou au lieu de commission du viol pourrait-elle établir la résistance de la victime aux initiatives sexuelles non consenties ? ☆En tout état de cause, quelle est la preuve matérielle de la consommation présumée de l'acte sexuel non consenti :

•Présence de sperme dans le sexe agressé ?

•Traces d'agression du sexe ? •Preuve médicales de violences physiques ? MON INTIME CONVICTION : il doit y avoir eu consommation de l’acte sexuel. Mais, bien consenti. L'entreprise actuelle de la partenaire de KKB semble visiblement intervenir dans le cadre de représailles d'un "Mougoupan", sur fond d’esprit de lucre. Rien d'autre. Nota-Bene : Je ne serai jamais un soutien d'un collabo du calibre d'un KKB. Mais, ma conscience, agressée dans ma réclusion, méritait d'être déchargée...

Djidjigbouh, La Tronçonneuse juridique des RS

Par Venance Konan· "Ivoire Novelas" pas de palabre avec Affi N’guessan, rien sur son divorce avec Simone, pas une image de Nady en train de le bichonner, rien. Opah, tu es fâché ?

Le Woudy de Mama est devenu bien silencieux ces temps-ci. Pas un bon mot, pas une phrase choc, pas de palabre avec Affi N’guessan, rien sur son divorce avec Simone, pas une image de Nady en train de le bichonner, rien. Opah, tu es fâché ?

D’accord, tu es à l’étranger pour rencontrer des gens bien, et je suppose que c’est pour cela que tu dois être très sérieux. On te comprend. Mais sache que tu nous manques beaucoup. Rassure-toi cependant, Opah. On ne s’est pas ennuyé pendant ton absence avec notre télénovelas dont tu es le producteur, scénariste et héros principal. Il continue de se développer, même quand tu n’es pas là. Résumons. 

  

Au dernier épisode, Opah avait laissé l’enveloppe du Front populaire ivoirien (FPI) à Affi N’guessan, pendant que lui, il gardait le contenu qui semblait plus consistant et plus juteux que l’enveloppe, et les deux en étaient à se lancer des noms d’oiseaux. Pendant ce temps, ceux qui étaient chargés de mettre sur pied le nouveau parti du Woudy avaient créé des commissions pour travailler sur l’affaire. Et, ils avaient mis Simone sur la liste, mais dans un rôle tellement obscur et secondaire qu’on dirait qu’on attendait d’elle qu’elle lave seulement les assiettes ou serve le café. Elle s’est donc fâchée et a demandé qu’on enlève son nom dans leur bizness. Et pour montrer à son futur ex-mari qu’elle est une femme capable, elle a lancé son propre mouvement qui ressemble fort à un parti politique. « Tu veux dire que tu es capable de créer ton propre parti politique non ? Moi aussi. Parce que tu croyais que quoi ? » Donc elle a appelé son futur parti « Mouvement des générations capables ». Ce n’est pas une affaire de « mari capable, femme capable ça ? ». Pour le moment on voit plus de femmes que d’hommes dans son mouvement. Peut-être toutes les femmes trompées du FPI, et Dieu seul sait combien elles peuvent être. La suite aux prochains épisodes.

Qu’en est-il de Blé Goudé que tout le monde prenait pour le « bon petit » de Opah ? Apparemment les deux ne se parlent plus. Si j’en crois le journal Notre Voie du lundi 27 septembre dernier, Blé Goudé aurait dit : « le président Gbagbo et moi, quand il sera nécessaire, on va se rencontrer, on va se parler. » Ce qui veut bien dire qu’ils ne se parlent pas actuellement. Pourquoi, alors qu’ils ont galéré ensemble en prison à La Haye, et que lorsque Nady envoyait l’argent à Opah, c’était Blé qui faisait les kédjénou et autres poissons braisés de chez nous pour changer de la cuisine néerlandaise qui n’est pas très loin, en qualité, de la britannique ? On dirait que c’est parce que Blé a annoncé la transformation de son mouvement en parti politique. Or Opah n’aime pas ça du tout ! En tout cas, on entend dire que telle personne a quitté Blé Goudé pour Opah, ce qui veut dire que les deux ne sont plus ensemble.

Donc, si nous devons résumer la situation au FPI, depuis que Opah est rentré au pays, ce parti s’est divisé en quatre branches : la sienne, celle de Simone, celle d’Affi, et celle de Blé. Pas mal pour un réconciliateur. 

 Pendant ce temps au Parti démocratique de Côte d’Ivoire, on est en plein complexe d’Œdipe. Dans la mythologie grecque, Œdipe est un homme, abandonné par ses parents lorsqu’il était enfant et qui, devenu adulte, tue sans le savoir son père et épouse sa mère. Sigmund Freud que l’on présente comme le père de la psychanalyse en a fait une théorie psychanalytique et le complexe d’Oedipe se définit comme l’ensemble des désirs amoureux de l’enfant pour son parent du sexe opposé au sien, et sa haine de celui du même sexe que lui. En gros, à un certain âge, le petit garçon a envie de tuer son père pour épouser sa mère, et la petite fille a envie de tuer sa mère pour épouser son père. Tout cela est inconscient évidemment. C’est Freud seul qui a vu tout ça. Au PDCI, il y a en ce moment un fils qui a une furieuse envie de tuer son père pour prendre sa place. Pas inconsciemment, mais politiquement. Mais, comme on n’est plus dans la Grèce des mythes, le père regarde son fils du coin de l’œil et ne dit rien. Dans son cœur il se dit : « est-ce que ce petit-là sait pourquoi on m’appelle le Sphinx ? Qu’il essaye et il verra qui a mis l’eau dans coco. »

 Du côté de notre ami Guillaume Soro, son homme fort Alain Lobognon vient d’annoncer qu’il a politiquement « coupé igname » avec lui. Cela veut dire, pour ceux qui ne sont pas Baoulé, qu’il a décidé de ne plus lui adresser la parole, que c’est le divorce total et définitif. Il a dit que n’est pas Soro qui l’a fait, qu’il était déjà quelqu’un avant de le rencontrer, etc. On connait. On est en Côte d’Ivoire. On verra la suite aux prochains épisodes. On sait que la musique adoucit les mœurs, mais on dirait que la prison fait ça aussi. Demandez à Affi N’guessan.

Terminons par le Rassemblement des Houpouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) notre grand parti. Tout va bien là-bas évidemment. Sauf qu’on dirait que quelqu’un est en train de perdre son tabouret, mais chhhh… !

C’est juste une affaire de restructuration. Venance Konan

 

INCOMPATIBILITÉ PARLEMENTAIRE : DES DÉPUTÉS EN DIFFICULTÉ

Plusieurs députés devront céder leur fauteuil. C’est une information exclusive JDA.

Des députés ont été sommés de choisir entre leur poste administratif ou d’hommes d’affaires et celui de parlementaire. Ils devraient donner une réponse avant la fin de cette semaine.

Ils sont au total plus d’une vingtaine de députés qui cumulent une autre fonction que celle de parlementaire.

Début septembre, le député Jean Louis Billon a dénoncé ce fait au président du Parlement afin que ces derniers permettent à leurs suppléants de siéger ou, à tout le moins, qu’ils abandonnent leur poste au sein de l’administration pour certains ou les affaires pour quelques-uns d’entre eux.

Leur réponse est encore pour l’heure attendue. Pour certains députés l’on n’écarte pas la possibilité d’une reprise du scrutin dans leur circonscription électorale.

JDA a pu obtenir la liste de onze d’entre eux.

 Mais nos sources sont formelles, il s’agit de plus vingt députés. Dispositions organiques La loi organique portant Statut des parlementaires, dans son chapitre 4, fixant le « Régime des incompatibilités », consacre ses articles 9 à 18 à la question. L’article 17 précise que le député ou le sénateur qui se trouve dans un cas d’incompatibilité peut se démettre volontairement de son mandat. À défaut, le bureau de la chambre dont il est membre l’avise par lettre recommandée en indiquant les motifs qui justifient l’application de l’un des articles cités plus haut. La question de sa démission est ainsi d’office portée à l’ordre du jour de la première séance de la chambre qui suit l’expiration du délai de huit jours après cet avertissement.

Le mis en cause devra ainsi faire parvenir une opposition formulée par écrit au président de sa chambre. Dans le cas contraire, sa démission devra être actée pour laisser place à son suppléant. Choix difficile Le premier cas s’avère problématique.

Lorsque la loi sur les suppléants a été adoptée, les députés n’avaient sûrement pas prévu ce genre de cas.

Il s’agit de situations où le titulaire et le suppléant occupent tous les deux des postes incompatibles avec celui député.

C’est ce qui se passe actuellement pour le député d’Aboisso.

Élu en mars dernier, Aboubakari Cissé est le Directeur général adjoint des Impôts et son suppléant Marcelin Zinsou est Conseiller technique du ministre en charge des PME et président du Fonds national des PME. L’un deux devra donc choisir d’abandonner son poste.

À défaut, l’élection sera reprise dans la circonscription électorale d’Aboisso.

Deuxième cas, celui du député de Kouto, Alpha Yaya Touré, parallèlement dirigeant de structures privées bénéficiant de contrats avec l’État de Côte d’Ivoire. Il devra choisir entre ses affaires et son poste de député. Des suppléants oubliés Pour les autres cas, il s’agit de députés occupant des postes dans des cabinets ministériels ou dans des directions générales. Lacina Cheik Bamba, député de Kongasso et Kounahiri, est le Directeur des Ressources humaines du ministère de l’Économie et des finances, tout comme Nadine Mélanie Gneba (députée de Lauzoua et Yocoboué), Directrice des Ressources humaines du cabinet de la Première Dame.

Sidiki Boubacar Koné (député de Djibrosso, Fadiadougou et Morondo) est quant à lui Chef du cabinet du ministère de la Salubrité. C’est également le cas d’Abdoulaye Kouyaté, député de Lakota, qui est le directeur de cabinet adjoint du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères. Kouaman Kra Kouamé, député de Bondo, Laoudi-Ba, Sapli- Sepingo, Taoudi et Yezimala et Directeur général du ministère de la Construction, n’échappe pas à cette loi, de même que Noël Maizan Koffi, député de Appimandoum, Bondoukou et Pinda-Boroko, par ailleurs Directeur général du Fonds de garantie automobile. Aboulaye Méité Aboulaye, député de Kamalo, Sifie et Worofla, est également Directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre la schistosomiase, les géo-helminthiases et la filariose lymphatique (PNL-SGF).

Enfin Lacina Ouattara, député de Korhogo, est Conseiller à la Présidence

 Ange Stéphanie DJANGONÉ  source Journal d’Abidjan - l’Hebdo JDA 

Supposée affaire de viol : Kouadio Konan Bertin, Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale, dit ne rien se reprocher

L’affaire fait grand bruit en Côte d’Ivoire et est devenue le principal sujet des forums de discussion sur les réseaux sociaux depuis le début de la semaine.

Il s’agit d’une accusation de viol visant Kouadio Konan Bertin dit "KKB", Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale. Invité le mardi en soirée sur la chaîne de télévision publique au magazine politique "RTI 1 reçoit", lucarne consacrée aux membres du Gouvernement pour expliquer les actions de leurs Départements, Konan Kouadio Bertin, a indiqué ne rien se reprocher et que l’affaire était déjà aux mains de la Justice. "Merci de me donner l’occasion d’évoquer cette question. Par respect pour les Ivoiriens, on ne peut pas venir à la télévision nationale, là où ils paient les redevances et durant une heure et demie, parler et nous séparer comme si ce fait n’a pas existé.

Merci de me donner l’occasion d’en dire un mot. Après, je vais rassurer les Ivoiriens, pour leur dire que je n'ai rien à me reprocher, sauf que c'est un dossier pénal qui est aujourd'hui entre les mains de la Justice.

 Il appartient à mes Avocats de l’évoquer, qui dans les prochains jours donneront des éléments pour les rassurer", a affirmé M. Konan. Dans un audio de plus de cinquante minutes publiée lundi dernier sur les réseaux sociaux, une artiste chrétienne du nom de Sophie Dencia dit avoir été violée et accuse ouvertement Kouadio Konan Bertin, Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale.

Cet élément audio, selon plusieurs sources, provenant de la supposée victime a été enregistré au cours d’une rencontre avec un membre du Cabinet du Ministre. Ce dernier visiblement tentant de mieux comprendre l’affaire et discuter avec l’artiste et un homme du nom de Karamoko, présenté comme son compagnon. Cet enregistrement contient des détails comme les rencontres avec le mis en cause. Plusieurs personnes sont citées, notamment le cyberactiviste Patrick Dagrou Zasso.

Nommé Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale en décembre 2020, Kouadio Konan Bertin, a été président de la Jeunesse du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (JPDCI) de 2003 à 2013 et candidat aux élections présidentielles de 2015 et 2020.

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Côte d'Ivoire : Après ses dernières sorties « musclées » , Jean-Louis Billon présente ses excuses à Bédié

« Je suis venu présenter mes excuses au président Bédié. Ces derniers temps l’actualité a essayé de nous opposer et je suis venu lui dire qu’il n’en était rien du tout et que si certains propos que j’avais tenus ont pu le heurter à cause des interprétations qui ont été faites, cela n’était pas intentionnel et je lui ai présenté des excuses. En réalité il n’en était rien du tout. Le président a très bien compris.

     Dans sa volonté de briguer la magistrature suprême en 2025 pour le compte du PDCI-RDA, Jean-Louis Billon a tenu des propos durs envers Henri Konan Bédié, lors de ses dernières sorties dans la presse.

Mardi 28 septembre 2021, le Secrétaire exécutif en charge de la Communication et de la propagande, candidat déclaré à la présidentielle de 2025, était à la résidence de Cocody de l'ancien président de la République de Côte d’Ivoire et président en exercice du PDCI-RDA. À sa sortie d’audience Jean-Louis Billon a déclaré être venu présenter ses excuses à l’ancien président ivoirien. 

Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration à la presse comme relevé par KOACI... 

« Je suis venu présenter mes excuses au président Bédié. Ces derniers temps l’actualité a essayé de nous opposer et je suis venu lui dire qu’il n’en était rien du tout et que si certains propos que j’avais tenus ont pu le heurter à cause des interprétations qui ont été faites, cela n’était pas intentionnel et je lui ai présenté des excuses. En réalité il n’en était rien du tout. Le président a très bien compris.

La loyauté que j’ai envers le parti et envers le président Bédié ne souffre d’aucune ambiguïté. Il s’agit de faire gagner le PDCI en 2025. Et je m’y prépare. Et ça se fera avec forcément son soutien et avec celui du Pdci. C’est notre président et nous lui vouons un respect au-dessus de tout et c’est ce que je suis venu lui dire en toute sincérité. Et j’ai demandé au président de ne pas faire attention à tout ce brouhaha que l’on entend çà et là, car il n’en est du tout. En retour le président m’a remercié et il était content et tout est rentré dans l’ordre. »

Source © Koaci.com - mercredi 29 septembre 2021 - 09:22

Donatien Kautcha, Abidjan

Rupture avec Guillaume Soro/Alain Lobognon : "Nous n'avions plus la même vision" Alain Lobognon, un des proches de Guillaume Soro, ne veut plus collaborer avec ce dernier.

"Je vais être clair : pour aller au Rhdp, je n’ai pas besoin de la permission de quelqu’un. La décision n’incombe qu’à moi seul."

Ceux qui ne me connaissent pas diront que c’est Guillaume Soro qui m’a fait, bien que mon mentor politique s’appelle Djéni Kobina. Et qui parle de cette illustre personnalité, parle de Henriette Dagri Diabaté qui est l’un de mes mentors aussi. Je veux parler également de Ibrahima Cissé Bacongo, du ministre Ally Coulibaly, du ministre d’État Téné Ibrahima Ouattara qui ont guidé mes premiers pas en politique. J’ai connu toutes ces personnalités avant Guillaume Soro. Mon histoire politique commence en 1994 avec le Rassemblement des républicains (Rdr). Mon militantisme a débuté au sein de cette formation politique à Port-Bouët où j’étais militant au sein du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr). Mon histoire politique, c’est en 1998 où j’ai été, à l’issue d’un consensus politique, désigné secrétaire général du Bureau national des jeunes du Rdr à Daloa avec Djéni Kobina, Mamadou Ben Soumahoro. Je relate tout cela pour dire que je n’ai pas attendu Guillaume Soro avant d’exister. C’est justement parce que j’existais qu’il a eu cette force de me solliciter pour le rejoindre en novembre 2002 à Bouaké, quelques semaines après le déclenchement de la crise politique et militaire du 19 septembre. Mon cheminement avec M. Soro date de novembre 2002. Avant cette période, j’existais politiquement au sein du cabinet du président du Rdr d’alors, Alassane Ouattara. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un novice en la matière. Ce n’est pas Guillaume Soro qui m’a fait, bien au contraire, nous avons cheminé ensemble sur certains points. Lui-même ne dira jamais qu’il m’a fait ou fabriqué.

Depuis votre sortie de prison, en juin dernier, on a l’impression que la réconciliation est devenue votre priorité Aujourd’hui, où en êtes-vous avec ce chantier ?

 Non, je ne suis pas responsable de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Je suis un simple citoyen qui a estimé que les désaccords entre les Ivoiriens avaient créé un environnement délétère. En prison, je suis arrivé à la conclusion que c’est un déficit de communication entre le Président de la République, Alassane Ouattara et l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui avait conduit à notre arrestation. Je tiens à vous dire qu’en prison, j’ai appris beaucoup de choses. A mon procès, je n’ai pas manqué de dire que si j’avais été au cœur des informations qui circulaient entre un petit groupe à cette époque, personne parmi nous ne serait allé en prison. Parce que j’ai toujours été présent là où on parle d’apaisement. C’est ce qui a fait qu’à ma sortie de prison, prenant en compte les attentes de mes amis restés en détention, par le biais de mon porte-parole, Jean-Paul Beugrefoh, j’ai marqué ma disponibilité à mettre fin au désaccord entre le Président de la République et Guillaume Soro.

 Cette démarche vous a justement valu de vives critiques de la part de vos camarades du mouvement Générations et peuples solidaires (Gps). Ils vous accusent de trahison et de faire preuve d’opportunisme en voulant retourner au Rhdp à travers une telle initiative.

 C’est le problème avec ces derniers. Ceux qui me critiquent ne me connaissent pas en réalité. Le dénominateur commun entre eux et moi, c’était Guillaume Soro. Parler de trahison alors qu’il n’y a aucun pacte qui nous lie, il y a problème. C’est ce qui fait que je n’ai pas daigné leur répondre et je ne répondrai pas à ces personnes. Pour moi, elles ne peuvent rien apporter de plus à la Côte d’Ivoire si ce n’est de renforcer la situation de méfiance dans le pays, entre les fils et filles de cette nation. Quand bien même j’aurais été condamné par la justice, je suis libre. Et je suis libre de mes décisions. Je n’ai encore rien annoncé. Tout ce que j’ai dit, c’est que je vais mettre fin au désaccord entre Guillaume Soro et le Président Ouattara. Est-ce à dire que ce désaccord profite à ceux qui crient déjà au loup ? Certainement. Ils sont libres d’être opposés à un rapprochement entre les deux hommes d’État. Mais moi, j’y suis favorable. Et celui qui décidera, c’est Guillaume Soro.

 Ne trouvez-vous pas légitime cette sortie de vos ‘’ camarades’’, vous qui, à un moment donné, étiez le détracteur du pouvoir ? Certainement, ils comprennent difficilement votre nouvelle disposition d’esprit après votre sortie de prison.

Quand un opposant critique l’action d’un gouvernement, cela ne veut pas dire qu’il est dur. Ce qu’ils doivent se poser comme question est pourquoi Alain Lobognon critique les actions du groupement au pouvoir dont il est issu. Au contraire, ceux qui doivent dénoncer ma position sont les hommes et femmes de cette formation politique.

 Mais quand à cette époque, vous tanciez le pouvoir, vous étiez déjà parti du Rhdp pour devenir un partisan déclaré de Guillaume Soro.

 Non, je ne suis allé nulle part. J’ai été dur avec la question de la gouvernance ? J’ai été dur sur la question des droits de l’homme, de la réduction de la pauvreté, de l’école ? Il y a des sujets sur lesquels je me suis prononcé parce que j’étais député. J’ai formulé, le temps de ma présence à l’Hémicycle, des critiques que je trouvais justes pour la nation. Aujourd’hui, tout le monde applaudit le lancement des travaux de la côtière. Pourtant, on me reprochait, à l’époque, d’être très critique à l’endroit du gouvernement quand je disais que ce tronçon était impraticable. Imaginez-vous que pour aller dans mon village à Fresco,178 km, je mets aujourd’hui près de 5 heures 30 min pour y arriver. On peut dire que mes critiques ont donc porté. En tant qu’Ivoirien, c’est aussi mon rôle de plaider pour qu’il y ait une amélioration de la gouvernance. A un moment donné, j’ai demandé la libération des personnes en prison pour des raisons politiques, qu’on permette le retour des exilés politiques. Des efforts ont été faits dans ce sens par le Président Ouattara. Je salue ces efforts, ces actions positives du Président de la République. Ma conception de la politique, ce ne sont pas les injures gratuites, les rumeurs, la haine qu’on propage sur les réseaux sociaux. On pose des actions concrètes.

 Conformément à votre volonté de rapprocher MM. Ouattara et Soro, il semble que l’ancien président de l’Hémicycle a produit un communiqué pour signifier qu’il n’a mandaté personne pour mettre fin au désaccord existant entre lui et le Chef de l’État. N’est-ce pas là un désaveu pour vous ?

Je me suis déjà prononcé sur cette question. J’ai dit que je ne me sentais pas concerné par ce communiqué. Guillaume Soro me connaît. Si c’était moi qui étais visé par cette note informative, il aurait dit que je n’ai pas envoyé Alain Lobognon. Or, j’ai déjà dit qu’il ne m’a pas mandaté. C’est clair. Je n’ai jamais fait un communiqué pour dire que M. Soro m’a mandaté pour mettre fin au désaccord entre lui et M. Ouattara. Ce que j’ai dit, c’est que je me mets dans la posture d’un bon africain : deux personnes se battent, vous n’avez pas besoin de leurs avis pour mettre fin à leurs querelles. En sortant de prison, j’ai estimé que ce sont les désaccords entre Guillaume Soro et le Président Ouattara qui sont à la base de ces sanctions judiciaires. Le communiqué s’adressait à d’autres personnes. Je n’ai jamais fait de réunions publiques pour dire que Guillaume Soro m’a envoyé. Il ne peut pas m’envoyer. Il faut souligner cela. S’il avait eu l’intention de m’envoyer, il l’aurait fait lorsqu’il a commencé à avoir des bisbilles entre lui et le Chef de l’État parce qu’il est informé de mes relations avec le Président de la République. A ce niveau-là, rassurez-vous. Le communiqué s’adressait à des personnes de son propre cercle. Le communiqué produit, je le rappelle, n’a pas été signé par M. Soro. Ceux qui ont signé ledit communiqué avaient compris qu’il y avait désordre dans leur demeure.  J’ai été pendant longtemps étiqueté comme étant proche de Guillaume Soro. Mais ceux qui ont suivi un peu ma détention qui a duré 18 mois, mon procès, ont compris que j’ai été grossièrement attaqué alors que j’étais en prison. Un homme doit avoir une dignité, de l’honneur. Et moi, je n’ai pas apprécié le fait que je sois en détention, et qu’on m’accuse de tous les maux.

Considérez-vous comme faisant toujours partie du cercle de Guillaume Soro ?

Qu’est-ce que j’ai pu bien faire pour mériter cela. En janvier, en mars, en mai, en plein procès et à la fin de l’audience, on m’a vilipendé, attaqué ma famille. A un moment donné, il faut savoir prendre des décisions. Mon mentor auprès de qui j’ai fait mes premiers pas en politique, Djéni Kobina Georges, me disait que la confiance ne se décrète pas, mais se mérite. Je ne vais pas rester dans la posture où des gens qui ne connaissent pas mes rapports avec Guillaume Soro, passent tout leur temps à m’insulter, à m’attaquer, à manquer de respect à ma famille. Au regard de tout cela, depuis la prison, j’avais déjà commencé à envoyer des signaux à Guillaume Soro. Lorsque je suis sorti, je lui ai demandé publiquement de mettre fin aux attaques qui n’ont pas cessé. J’ai donc dit à M. Soro qu’il fallait mettre fin à notre collaboration politique. Cela lui a été notifié en août dernier parce qu’on estime qu’on peut rester des amis, des frères. Mais politiquement, nous n’avons plus cette vision commune qui consistait à faire la politique autrement. Si la politique autrement consiste à insulter les membres de sa famille, je pense qu’il faut tourner la page. En clair, je dis à M. Guillaume Soro que je mets fin à notre collaboration politique.

Depuis votre libération, l’avez-vous eu au téléphone ou avez-vous échangé par d’autres moyens de communication ?

 Nous nous sommes parlé au téléphone le 26 juin 2021. Nous avons échangé à deux ou trois reprises sur ma démarche visant à mettre fin au désaccord entre lui et le Président de la République. Cette initiative devait aboutir à la libération de nos amis encore en prison, au retour des exilés et à sa propre réhabilitation. Ce ne sont pas des sujets tabous. On les a abordés lui et moi. Il m’a encouragé. Il m’a donné sa position.

De nombreuses personnalités qui étaient autour de Guillaume Soro l’ont lâché aujourd’hui. Êtes-vous en contact avec certaines d’entre elles ? Je veux parler par exemple de Soro Kanigui, Meité Sindou, etc.

Je ne suis pas en contact avec ces personnalités, à l’exception de Meité Sindou que j’ai connu avant Guillaume Soro.

Et pourquoi cette rupture avec elles alors que vous étiez tous les soldats de Guillaume Soro ?

 Simplement parce que nous n’avons pas la même vision de la politique. Je ne fais pas la politique du mensonge, de la trahison, de la mesquinerie. Je suis franc dans mes relations avec l’homme. Donc toutes ces personnes qui auraient rompu avec Guillaume Soro que vous citez ne font pas partie de mon quotidien. Par contre, nous avons, Guillaume Soro et moi, à un moment donné, connu beaucoup de personnes. Je continue toujours d’entretenir des relations avec celles-ci. Certaines sont autour de lui. D’autres sont au Rhdp et même ailleurs.

Certains proches collaborateurs de l’ancien président de l’Assemblée nationale qui lui sont encore dévoués disent que c’est Guillaume Soro qui vous a fait. Ils ont du mal à accepter que vous vous éloignez de lui après tous les services qu’il vous a rendus. Pour eux, vous êtes un ingrat. Comment réagissez-vous ?

 Ceux qui ne me connaissent pas diront que c’est Guillaume Soro qui m’a fait, bien que mon mentor politique s’appelle Djéni Kobina. Et qui parle de cette illustre personnalité, parle de Henriette Dagri Diabaté qui est l’un de mes mentors aussi. Je veux parler également de Ibrahima Cissé Bacongo, du ministre Ally Coulibaly, du ministre d’État Téné Ibrahima Ouattara qui ont guidé mes premiers pas en politique. J’ai connu toutes ces personnalités avant Guillaume Soro. Mon histoire politique commence en 1994 avec le Rassemblement des républicains (Rdr). Mon militantisme a débuté au sein de cette formation politique à Port-Bouët où j’étais militant au sein du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr). Mon histoire politique, c’est en 1998 où j’ai été, à l’issue d’un consensus politique, désigné secrétaire général du Bureau national des jeunes du Rdr à Daloa avec Djéni Kobina, Mamadou Ben Soumahoro. Je relate tout cela pour dire que je n’ai pas attendu Guillaume Soro avant d’exister. C’est justement parce que j’existais qu’il a eu cette force de me solliciter pour le rejoindre en novembre 2002 à Bouaké, quelques semaines après le déclenchement de la crise politique et militaire du 19 septembre. Mon cheminement avec M. Soro date de novembre 2002. Avant cette période, j’existais politiquement au sein du cabinet du président du Rdr d’alors, Alassane Ouattara. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un novice en la matière. Ce n’est pas Guillaume Soro qui m’a fait, bien au contraire, nous avons cheminé ensemble sur certains points. Lui-même ne dira jamais qu’il m’a fait ou fabriqué.

Avez-vous repris langue, depuis votre sortie de prison, avec certains de vos camarades du Rhdp ? Du moins, sont-ils venus vous saluer depuis votre libération comme cela se fait généralement ?

Je suis en contact avec des cadres et non des moindres de cette formation politique. Mais personne n’est venu me saluer depuis ma mise en liberté. Le 9 juillet, je suis allé à Fresco, chez moi. J’ai été accueilli par ma famille, mes parents. Mais aucun ancien camarade du Rhdp, ni des personnalités de Gps n’étaient à mes côtés. Toutefois, j’ai des parents dans ces différentes entités politiques qui étaient, ce jour, avec moi. Ma famille ne m’a jamais lâché. Mais sur le plan politique, personne n’était là.

 Au sein du cercle de Guillaume Soro, personne ne croit à la sincérité de votre démarche de vouloir rapprocher leur leader et le Président Ouattara. Pour eux, vous êtes guidé par l’opportunisme de repartir au Rhdp. Leur jugement est-il fondé ?

 Je vais être clair : pour aller au Rhdp, je n’ai pas besoin de la permission de quelqu’un. La décision n’incombe qu’à moi seul. Dire que la démarche n’est pas sincère, c’est du déjà entendu. Lorsqu’en 2017, je demandais qu’on libère les personnalités incarcérées à la suite des évènements politiques, qu’on aille à une réconciliation sincère, qu’on réhabilite les personnes qui ont tout perdu de fait de nos actions néfastes, on avait taxé mon initiative d’opportuniste. Moi, je suis sincère dans ma démarche. Ce qui gêne ces personnes est que l’initiative vienne de moi. Celles qui me critiquent ne sont pas au sein du Rhdp, ni du Pdci-Rda et du Fpi. C’est l’une des raisons de ma rupture politique avec Guillaume Soro. Je lui ai dit que ‘’frère’’ je me retire pour permettre à ces personnes qui sont autour de toi et qui pensent que je suis un obstacle à leur promotion politique et économique, de voir leur rêve se réaliser. A un moment donné, quand j’étais en prison, j’ai appris que ceux qui répandent les rumeurs, ces accusations, disent que je veux être le numéro deux de Gps. C’était avant la dissolution de ce mouvement politique. Je n’ai jamais nourri un tel rêve. Cette structure n’était même pas encore dotée de ses organes que je constituais une menace bien qu’étant incarcéré. Aujourd’hui en liberté, je demeure une menace pour ces derniers. Pour mettre fin à toute cette situation, j’ai préféré rompre. Je ne suis plus membre du Gps et on m’accuse de faire des appels de pied au Rhdp. Je tiens à préciser que pour rejoindre la formation politique des Houphouétistes, il me suffit de faire juste une déclaration officielle. Le moment n’est pas encore arrivé. Si je dois aller au Rhdp, j’irai au Rhdp sans tambour ni trompette. Je suis libre d’aller dans ce parti. Je l’ai déjà dit. Ceux qui m’accusent, au moment où j’avais rompu avec le Rhdp, y étaient. Quand vous leur demandez la date de leur rupture avec ce parti, ils vous disent que c’est en 2019. A cette période, moi j’étais en prison. Je n’étais pas dans l’aventure Rhdp. C’est avec la mise en place de ce groupement politique que ma colère a pris forme. On m’a posé la question de savoir pourquoi je m’étais engagé dans cette posture, j’ai dit que j’aurai l’occasion d’échanger avec le Président de la République sur la question. Mais je n’ai pas dit que j’aurai l’occasion d’échanger avec Guillaume Soro pour voir si je vais au Rhdp. Avec le Chef de l’État, si l’échange avait eu lieu, on aurait levé un certain nombre de malentendus, je lui aurait expliqué ma position. Et si j’étais satisfait, j’aurais donné ma position publiquement.

Laurent Gbagbo, rentré au pays après son acquittement total à la Haye, est allé voir le Président de la République. Ensemble, les deux hommes d’État ont convenu de poser des actions allant dans le sens de la décrispation de l’environnement socio-politique. Comment avez-vous vécu cette rencontre ?

Je l’avais dit le 9 juillet à Fresco devant mes parents que ces deux hommes doivent donner à la paix sa chance en Côte d’Ivoire. Je n’ai donc pas été surpris lorsque Laurent Gbagbo et le Président de la République Alassane Ouattara se sont rencontrés au Palais. Bien au contraire, pour moi, c’était un soulagement parce que ceux qui m’ont connu au sein gouvernement savent que depuis cette époque, j’avais milité pour un règlement politique des problèmes entre ces deux hommes d’État.

 Vous êtes ancien député. Des informations font état de l’introduction d’une disposition dans la Constitution afin que l’âge limite pour participer à l’élection présidentielle de 2025 soit fixé à 75 ans. Êtes-vous favorable à une telle limitation ?

Ce débat sur la limitation d’âge n’est pas nouveau. En dehors de l’ancien Président Henri Konan Bédié qui n’a jamais annoncé publiquement sa volonté de limiter l’âge des candidats à l’élection présidentielle, le Président Ouattara et l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo se sont prononcés en faveur d’une telle modification. Avant la Constitution de la 2e République, ils étaient tous deux favorables à cette option. C’est même marqué dans les accords de Linas Marcoussis puisque la loi fondamentale d’août 2000 fixait la limitation de l’âge à 75 ans. A l’occasion donc de l’adoption de la Constitution de 2016, nous nous sommes prononcés contre. Nous étions contre le fait de faire sauter le verrou de la limitation d’âge. Maintenant, ceux qui trouvent judicieux de mener le combat aujourd’hui, on les observe. Mais toujours est-il que ma position est connue. J’estime qu’à un moment donné, il faut permettre à celui qui a exercé la fonction présidentielle de se retirer. Voyez-vous, ce sont des personnes dans l’entourage des Présidents qui sont responsables du désordre autour de nos institutions. Il faut qu’on ait le courage de dire au chef ce qu’on pense, à un moment donné.

Pour revenir à votre engagement en faveur de la réconciliation. Quelle recette proposez-vous relativement à ce vaste chantier ?

 En 2017, quand j’ai évoqué la question de la réconciliation, il y avait un contenu. Premièrement, il est bon de libérer les détenus politiques, de favoriser le retour des exilés. Mais le plus important, pour une réconciliation effective, c’est la réhabilitation non pas seulement des acteurs du moment, mais aussi ceux de 1959. Dans ma proposition, j’ai demandé qu’on remonte à cette époque avec les évènements du Sanwi. Entre 1963 et 1964, il y a eu les évènements de Yamoussoukro. Je veux parler des détenus d’Assabou, les faux complots comme on les appelait ; les évènements de 1970 avec le Guébié ; les évènements du multipartisme en 1990, mais surtout en 1995 avec le boycott actif. Il y a eu également les évènements de 1999 avec le coup d’État. Ceux du 19 septembre 2002 dont le prolongement a été la crise post-électorale de 2011. Pour moi, il faut qu’on s’entende sur la question de la mémoire nationale. Aujourd’hui, il faut une loi portant sur la mémoire de la République de Côte d’Ivoire. Je propose une disposition qui prendra en compte tous les évènements cités plus haut en commençant par l’année 1959. Il s’agira pour l’État de Côte d’Ivoire de reconnaître sa part de responsabilité dans la souffrance causée à toutes ces familles du fait des errements des politiques. Dans cette loi, il sera question de réhabiliter tous ces hommes d’État du temps du parti unique qui ont été embastillés car accusés de vouloir, à cette époque, renverser les institutions de la République. Même si certaines de ces personnalités qui ont été emprisonnées à tort ne vivent plus, il faut une révision de ces procès politiques qui avaient privé certains acteurs de l’époque de leur dignité, de leur humanité. Le Président Ouattara a cette chance de réviser ces procès, de réhabiliter ces hommes, de donner leurs noms à des rues, à des places, des bâtiments publics. S’il le fait, vous verrez qu’il entrera dans l’histoire comme celui qui a effectivement réconcilié les Ivoiriens.

   Par Mamadou KONATE Rupture avec Guillaume Soro/Alain Lobognon : (Photo : DR)

RENCONTRES PERIODIQUES DU COMMANDANT SUPERIEUR DE LA GENDARMERIE AVEC SES COLLABORATEURS

Gendarmerie Nationale de Côte d'Ivoire En vue de renforcer la dynamique de l’action d’ensemble, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE, Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale a rencontré les Commandants de Subdivisions et des écoles, les Commandants de Régions et de Légions, les Inspecteurs et les Chefs de Division, ainsi que ses Conseillers, pour une séance de travail à l’Ecole de Gendarmerie d’Abidjan, le mardi 21 septembre 2021. Dès l’entame de son propos, le Commandant Supérieur a exprimé sa profonde gratitude et celle de toute l’Institution à Son Excellence Monsieur le Président de la République Alassane OUATTARA, Chef Suprême des Armées, pour les énormes efforts consentis pour renforcer les capacités de la Gendarmerie Nationale afin de lui permettre d’exécuter ses missions régaliennes avec efficacité.

De même, il a traduit la reconnaissance infinie de la Gendarmerie Nationale à Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, Téné Birahima OUATTARA, pour sa guidance efficace et son soutien de tous les instants à l’Institution

Au cours de cette rencontre qui fait suite à la récente réorganisation de l’Institution, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE a redéfini à ses proches collaborateurs, les priorités de l’action de la Gendarmerie Nationale.

Il a tenu ensuite à féliciter ses hommes, avec à leur tête les Généraux de Brigade KOUASSI Kaunan René Stanislas, Commandant Supérieur en Second et ABE Séka Arsène, Inspecteur de la Gendarmerie Nationale, pour les résultats remarquables obtenus jusqu’ici, en les exhortant à redoubler d’ardeur pour parvenir à relever les nombreux défis sécuritaires auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée, notamment le grand banditisme, l’orpaillage illégal et le terrorisme.

Aussi a-t-il précisé que c’est pour atteindre de meilleurs résultats dans le cadre de la sécurisation des personnes et des biens, ainsi que la protection des Institutions, que les récentes mutations d’officiers sont intervenues, en toute objectivité, en tenant compte des qualités et compétences des uns et des autres. Il a exhorté ses Officiers et l’ensemble de leurs personnels à demeurer professionnels tout en entretenant une franche collaboration avec les populations. 

En outre, en vue d’encourager les hommes à l’abnégation et à l’effort, le Commandant Supérieur a annoncé une cérémonie de décoration très prochainement pour récompenser tous ceux qui méritent la reconnaissance de la Nation, à travers diverses médailles dont celle de la Gendarmerie, récemment créée par décret.

Par ailleurs, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE a invité ses collaborateurs à des réflexions sur l’organisation et le fonctionnement de la Gendarmerie Nationale, qui feront bientôt l’objet d’un séminaire. Un autre séminaire, à l’attention des Commandants de Brigades, aura lieu au cours du mois d’Octobre 2021, à l’image de celui des Commandants d’Unités qui s’est tenu deux mois plus tôt.

A la fin de son adresse, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE, Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale, a instruit les Chefs de Corps et Commandants d’unité à prendre les dispositions utiles pour permettre à tous leurs hommes de se faire vacciner contre la Covid 19, avant la fin du mois d’Octobre 2021.

Ces réunions périodiques organisées depuis la prise de commandement du Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE, rencontrent l’adhésion totale des Chefs et Commandants d’Unités qui y trouvent un cadre adéquat pour échanger leurs idées sur le fonctionnement et les perspectives de la Gendarmerie nationale.

Un pot a mis fin à cette rencontre dans une très bonne ambiance entre frères d’armes. Il convient de souligner en définitive, que ces cadres de formation et de réflexions des différents échelons de commandement concourent indéniablement au renforcement de la cohésion et à une véritable professionnalisation des personnels de la Maréchaussée Ivoirienne pour la protection des institutions, des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire.

Pour la première fois depuis sa réélection, en octobre 2020, le chef de l’État ivoirien se confie. Pour « Jeune Afrique »,

Il revient sur les difficultés de l’année qui vient de s’écouler et insiste sur le nécessaire renouvellement de la classe politique.

La dernière interview qu’Alassane Ouattara (ADO) nous avait accordée, en mars 2020, semble remonter à une autre époque. C’était le temps où se forgeait l’après-ADO. Le chef de l’État, alors âgé de 78 ans, avait pris la décision de quitter le pouvoir et de transmettre le témoin à son « fils » et plus proche collaborateur depuis près de trente ans, Amadou Gon Coulibaly (AGC). Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), né quelques mois plus tôt, se mettait en ordre de bataille pour appuyer cette candidature. Hamed Bakayoko, autre poids lourd du parti et proche du président, avait accepté de se ranger derrière Gon Coulibaly et de mettre ses qualités et son réseau au service du « Lion de Korhogo », dont il était si complémentaire.

Ouattara : son troisième mandat, ses relations avec Gbagbo et Bédié, le RHDP, le cas Soro…

Entretien exclusif Par Marwane Ben Yahmed -interview JA Le président Alassane Ouattara dans son bureau du Plateau, à Abidjan, le 15 septembre 2021. Pour la première fois depuis sa réélection, en octobre 2020, le chef de l’État ivoirien se confie. Pour « Jeune Afrique », il revient sur les difficultés de l’année qui vient de s’écouler et insiste sur le nécessaire renouvellement de la classe politique. La dernière interview qu’Alassane Ouattara (ADO) nous avait accordée, en mars 2020, semble remonter à une autre époque. C’était le temps où se forgeait l’après-ADO. Le chef de l’État, alors âgé de 78 ans, avait pris la décision de quitter le pouvoir et de transmettre le témoin à son « fils » et plus proche collaborateur depuis près de trente ans, Amadou Gon Coulibaly (AGC). Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), né quelques mois plus tôt, se mettait en ordre de bataille pour appuyer cette candidature. Hamed Bakayoko, autre poids lourd du parti et proche du président, avait accepté de se ranger derrière Gon Coulibaly et de mettre ses qualités et son réseau au service du « Lion de Korhogo », dont il était si complémentaire. Apaisement Un an et demi plus tard, ce scénario censé porter sur les fonts baptismaux la Côte d’Ivoire de demain a des allures de relique. « AGC » et « Hambak », décédés respectivement en juillet 2020 et en mars 2021, laissent un vide immense. Alassane Ouattara s’est finalement résolu à briguer un troisième mandat, ce qui a mis le feu aux poudres : campagne électorale nauséabonde, scrutin sous haute tension, violences, appels de l’opposition à la déstabilisation, à la désobéissance civile ou au boycott (en fonction du niveau d’animosité à l’égard du chef de l’État)…

Une énième crise politique et son corollaire, la peur de l’embrasement. Les mânes de la période décembre 2010-avril 2011 hantaient toujours la lagune Ébrié. Depuis cette sinistre séquence, la raison a fini par prévaloir et l’heure est à l’apaisement. Ouattara a été réélu, Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), est rentré en Côte d’Ivoire et Henri Konan Bédié a mis de l’eau dans son champagne. Le chef de l’État a même rencontré ses deux prédécesseurs et adversaires de toujours, et le trio se donne à nouveau du « mon frère » en s’embrassant comme du bon pain. Sur le fond, et sur ce que chacun pense des deux autres, cela ne change rien. Mais sur la forme, cela change tout. Patrick Achi a pris les rênes du gouvernement, Laurent Gbagbo a quitté le Front populaire ivoirien (FPI) pour créer une nouvelle formation et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) attend toujours de savoir si Bédié passera un jour la main. Quant à Guillaume Soro, l’ancien chef rebelle devenu président de l’Assemblée nationale désormais en rupture de ban, il poursuit son exil mystérieux. Sans doute s’interroge-t-il sur les vicissitudes du destin : s’il avait fait preuve de patience et était resté au RHDP, il aurait aujourd’hui un boulevard devant lui dans la course à la succession de Ouattara. Pour répondre à nos questions, notamment sur la manière dont il a vécu ces dix-huit derniers mois et sur sa vision de l’avenir, le chef de l’État nous a reçu le 15 septembre, en fin de matinée, dans son vaste bureau du palais présidentiel, au Plateau. Un entretien de plus d’une heure, le premier qu’il accorde depuis sa réélection.

Jeune Afrique : L’année écoulée a été particulièrement éprouvante, entre les décès de vos deux Premiers ministres, votre candidature à un troisième mandat contestée par l’opposition et une présidentielle tendue… Sans oublier la crise liée au Covid-19.

Comment l’avez-vous vécue et qu’en avez-vous retiré ?

Alassane Ouattara : Cette année a effectivement été très difficile. La disparition de deux de mes très proches collaborateurs, que je considérais comme des fils, Amadou Gon Coulibay et Hamed Bakayoko, représente une perte immense pour la Côte d’Ivoire tant le travail qu’ils ont accompli au service de la nation a été considérable. Et pour moi aussi, évidemment, compte tenu des liens personnels et affectifs que nous entretenions. Amadou avait été désigné candidat du RHDP à l’élection présidentielle, notamment pour incarner le renouvellement générationnel que j’appelais de mes vœux. Son décès brutal, quelques semaines seulement avant le dépôt des candidatures, m’a amené à revenir sur ma décision [de quitter le pouvoir], et je l’ai fait à la demande de mon parti. La Constitution, approuvée par les Ivoiriens à plus de 93 % en 2016, m’y autorisait. Je ne le souhaitais pas car j’avais fait le choix, en mon âme et conscience, de me retirer. Mais j’ai estimé que c’était nécessaire pour la stabilité du pays. Ce qui s’est passé par la suite m’a profondément choqué et me laisse un goût amer. L’élection a été entachée de graves incidents après que certains « responsables » de l’opposition ont appelé à la désobéissance civile et tenté de faire prospérer l’idée d’une transition qui n’aurait eu ni base légale ni légitimité.

EN CE QUI CONCERNE LES TROIS GRANDS LEADERS POLITIQUES DE CE PAYS, LES CHOSES SE PASSENT BIEN

Ces personnes savaient pertinemment que j’étais éligible à un nouveau mandat et que j’avais initialement décidé de me retirer. Cette malhonnêteté intellectuelle m’a profondément déçu. Comment de hauts responsables, dont certains ont géré la Côte d’Ivoire, peuvent-ils décider d’organiser le boycott des élections et appeler à des actions qui ont conduit à des violences et à des morts ? Une commission d’enquête a été mise en place. Les résultats seront rendus publics et des sanctions seront prises.

L’atmosphère est-elle plus apaisée aujourd’hui ?

Heureusement, oui. Nous sortons d’un cycle électoral complet, avec la présidentielle d’octobre 2020 et les législatives de mars 2021, auxquelles l’opposition a pris part. Nous avons désormais une Assemblée nationale plurielle, où sont représentés tous les partis significatifs de notre pays.

C’est la première fois depuis plus de vingt ans. L’heure serait donc enfin à la réconciliation ?

C’est en tout cas mon souhait et nous faisons tout pour y parvenir. Une loi d’amnistie a été adoptée en 2018, un ministère consacré à la réconciliation et à la cohésion nationale a été créé et, plus récemment, la quasi-totalité des civils incarcérés dans le contexte de ces crises politiques a été mis en liberté conditionnelle. Nous avons également instauré un cadre de dialogue entre le gouvernement et les partis. Enfin, j’ai rencontré les présidents Henri Konan Bédié, le 11 novembre 2020, et Laurent Gbagbo, le 27 juillet dernier.

Comment avez-vous vécu le retour de Laurent Gbagbo, en juin, et que vous êtes-vous dit un mois plus tard ?

Pour moi, c’était une évidence qu’après son procès à la CPI, Laurent Gbagbo devait rentrer en Côte d’Ivoire. Nous avons organisé son retour, les choses se sont bien passées et nous nous sommes rencontrés. C’était un entretien fraternel et amical. Laurent Gbagbo est un acteur majeur de la vie politique de notre pays mais aussi un ancien président. J’ai donc donné des instructions pour qu’il reçoive tous les avantages et toutes les considérations dus à son rang.

Le pensez-vous sincère quand il dit vouloir prendre part à la réconciliation nationale ?

 Le passif entre vous est lourd… Je ne veux pas le juger, ses actes parleront pour lui. Nous avons désormais de bonnes relations, des relations normales, et nous échangeons souvent au téléphone.

Et avec Henri Konan Bédié ?

C’est la même chose. Je l’ai eu récemment au téléphone, à l’occasion d’un deuil qui a frappé sa famille. Je considère qu’en ce qui concerne les trois grands leaders politiques de ce pays, comme les gens disent – et si je suis inclus dans ce trio –, les choses se passent bien. Nous devons d’ailleurs nous voir dans un avenir proche afin d’échanger sur les défis que la Côte d’Ivoire se doit de relever.

Que pensez-vous de leur alliance ?

C’est leur décision. Certains de vos proches la décrivent comme un jeu de dupes… Disons que c’est effectivement surprenant, car ils n’ont pas la même idéologie politique : Laurent Gbagbo est un socialiste et Henri Konan Bédié, un libéral centriste… Je peine à imaginer les contours du programme qu’ils pourraient proposer ensemble aux Ivoiriens !

Laurent Gbagbo a décidé de créer un nouveau parti, en dehors du Front populaire ivoirien (FPI), désormais dirigé par Pascal Affi N’Guessan. Cela vous dérange-t-il ?

Non, pas du tout. Nous avons une Constitution et des lois. Tout citoyen qui les respecte doit avoir cette possibilité [de créer un parti].

Lorsque vous aviez annoncé que vous ne brigueriez pas de troisième mandat, le 5 mars 2020, vous aviez évoqué le nécessaire renouvellement de la classe politique. Pour l’instant, il ne semble guère engagé : les Ivoiriens demeurent focalisés sur Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Comment faire en sorte qu’il devienne enfin concret ?

Je n’ai pas seulement parlé du renouvellement générationnel – que j’avais acté, puisque ce jour-là à Yamoussoukro, devant le Parlement réuni en congrès, j’avais dit que j’avais décidé de ne pas être candidat. J’avais estimé qu’il était temps de passer la main. Des circonstances exceptionnelles m’ont amené à revenir sur cette décision, mais pour moi, sur le fond, cette affaire est réglée et c’est plus que jamais mon souhait.

POUR 2025, JE PRENDRAI LA DÉCISION APPROPRIÉE LE MOMENT VENU Regardez la composition du gouvernement : plus d’une dizaine de ministres ont été nommés à des postes clés et ont moins de 50 ans. Le secrétaire général de la présidence [Abdourahmane Cissé], qui est tout de même l’un des personnages les plus importants de l’exécutif, vient à peine d’avoir 40 ans. Enfin, ce rajeunissement est également perceptible dans l’administration et au sein du RHDP, où de nombreux jeunes cadres ont pris des responsabilités.

Et qu’envisagez-vous pour la présidentielle de 2025 ?

J’ai été réélu il y a moins d’un an. Ma préoccupation immédiate, c’est de travailler au service de mes compatriotes. Pour 2025, je prendrai la décision appropriée le moment venu. Cela dit, ma position est connue, puisque je l’avais exprimée en mars 2020…

Où en sont les enquêtes concernant Guillaume Soro ? Seriez-vous prêt, comme avec Gbagbo ou Bédié, à faire l’effort de renouer avec lui ?

Je n’ai rien à dire de particulier sur le cas de Guillaume Soro. Ce dossier n’est pas à mon niveau, mais entre les mains de la justice. Les faits qui lui sont reprochés sont d’une extrême gravité et il a été l’objet d’une condamnation à perpétuité, mais il peut évidemment rentrer et faire face à la justice.

Pensez-vous que la Côte d’Ivoire soit enfin vaccinée contre les violences liées aux crises politiques ?

Je pense que oui. D’ailleurs, nous avons fait face à une tentative de déstabilisation avant l’élection ; quelle aurait été la situation après le scrutin ? Nous mettons tout en œuvre pour que la démocratie se consolide, pour améliorer le bien-être de nos concitoyens. Et nous entretenons de bonnes relations avec les pays voisins. Ce travail est nécessaire pour nous prémunir contre les crises que nous avons vécues par le passé. Un député indépendant a fait savoir qu’il proposerait un texte visant à restaurer la limite d’âge de 75 ans pour les candidats à la présidentielle. Ce serait une manière de rendre inéluctable ce fameux renouvellement… Je n’ai rien contre. Je rappelle, une énième fois, que j’avais décidé de partir alors que j’avais 78 ans ! C’est un débat qui ne me gêne pas. Il appartiendra au Parlement d’approuver ou de refuser la proposition.

Une telle mesure vous empêcherait vous, ainsi qu’Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, de concourir en 2025. Et mettrait fin au conflit qui vous oppose depuis près de trois décennies… La Constitution doit être impersonnelle. La question, ce n’est pas Ouattara, Bédié ou Gbagbo. Certains voient dans l’ascension de votre frère, Téné Birahima, qui est aujourd’hui ministre de la Défense, une manière de le préparer à vous succéder. Est-ce le cas ?

Il fait du très bon travail et n’est pas intéressé par autre chose que les responsabilités que je lui confie. Il n’y a pas matière à débat.

Avez-vous déjà en tête le profil de celui que vous aimeriez voir vous succéder, le nouveau Amadou Gon Coulibaly ?

Avec Amadou, qui a travaillé avec moi pendant trente ans, c’était une évidence. Tout le monde sait que c’était quelqu’un de très compétent et d’intègre, qui avait un sens politique particulièrement aiguisé. Nous sommes dans une configuration nouvelle. La démocratie doit jouer pleinement son rôle au sein du RHDP, qui désignera son candidat.

Lors d’une primaire par exemple ?

Je ne sais pas. Le RHDP devra décider quelle est la meilleure manière de procéder, mais il faut que ce soit un choix démocratique, comme celui qui m’a amené à accepter d’être candidat.

Regrettez-vous cette décision ?

Non. Avec le recul, je suis plutôt soulagé aujourd’hui de l’avoir prise. Mon seul regret, et il est de taille, c’est la folie de quelques-uns, qui sont prêts à tout, même au pire, pour le pouvoir.

Êtes-vous satisfait du gouvernement dirigé par votre Premier ministre, Patrick Achi ?

Tout à fait. Patrick Achi est un très bon Premier ministre. Il a une excellente connaissance de l’administration et du secteur privé, une bonne formation, acquise en Côte d’Ivoire, en France et aux États-Unis. Le gouvernement a été rajeuni et il est véritablement inclusif, avec au moins deux ministres par district dans les quatorze que compte le pays. Le rythme des réformes s’accélère, je ne peux qu’être satisfait.

Quid du RHDP ?

Il a perdu deux figures majeures : Amadou Gon Coulibaly, qui était le président du directoire et autour duquel son organisation avait été pensée, et Hamed Bakayoko, qui avait en partie pris le relais… Je reconnais que la situation n’est plus la même. Comment pourrait-il en être autrement ? Fort heureusement, les élections sont derrière nous et nous traversons maintenant une période creuse. Nous avons besoin d’une véritable restructuration du RHDP. J’ai mis en place un comité présidé par le ministre d’État Gilbert Kafana Koné, qui doit nous faire des propositions avant la fin de l’année.

Parmi les défis majeurs, l’assimilation de toutes les composantes qui ont intégré le RHDP autour du Rassemblement des républicains (RDR). Estimez-vous que la mayonnaise a réellement pris ?

Soyons franc : pas totalement encore. Certains continuent de raisonner par rapport à leur formation d’origine. Le RHDP doit devenir une union de partis qui existe par elle-même et ne plus être un rassemblement d’anciens mouvements. Ceci étant dit, le RHDP est tout de même une formation forte, la plus grande de Côte d’Ivoire, avec 60 % des députés et trois quart des sénateurs. Elle est la seule qui soit implantée dans l’ensemble du territoire, dans toutes les régions, tous les départements, communes ou villages, et elle réunit des citoyens de tous bords.

Pourquoi n’avez-vous toujours pas désigné de nouveau vice-président pour remplacer Daniel Kablan Duncan ?

La priorité, après le renouvellement de l’Assemblée nationale, était de former une nouvelle équipe gouvernementale afin de poursuivre et accélérer le développement économique et social du pays. Le vice-président, lui, agit sur délégation du chef de l’État, qui le nomme. Il n’y a donc pas de vide juridique comme veulent le faire croire certaines personnes. Chaque chose en son temps.

Quels sont, selon vous, les principaux enjeux pour votre gouvernement ?

Nous devons poursuivre notre marche vers le développement en dépit des difficultés conjoncturelles et sécuritaires ou du contexte particulier lié à la pandémie de Covid-19. Cela signifie accroître le rythme de la transformation de notre pays et de l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. C’est la base de notre programme – « La Côte d’Ivoire solidaire » –, qui a d’ailleurs été élaboré par Amadou Gon Coulibaly et Patrick Achi. À travers notre nouveau Plan national de développement (PND), qui mobilisera 110 milliards de dollars pour la période 2021-2025, dont les trois quarts viendront du secteur privé, nous allons accélérer l’accès des populations à l’éducation, à l’eau, à l’électricité et aux soins de santé. Mais aussi promouvoir l’émergence de champions nationaux – comme l’ont fait la Corée du Sud, le Vietnam et, plus près de nous, le Maroc – et le financement de projets afin de créer plus d’emplois pour les jeunes et les femmes, à travers l’industrialisation de notre pays et la transformation locale de nos matières premières. Il nous faut également multiplier nos actions en faveur du triptyque « paix, sécurité, justice » afin de renforcer la cohésion sociale, de consolider la paix et de contrer toute tentative d’attaque terroriste. Notre objectif est de réduire les disparités régionales et sociales, de doubler de nouveau le revenu par habitant, entre 2020 et 2030, et de réduire de moitié le taux de pauvreté afin que la Côte d’Ivoire intègre le cercle des pays émergents, dans la tranche supérieure.

N’est-ce pas trop ambitieux, compte tenu de l’impact de la crise du Covid ?

Absolument pas. Grâce à la mise en œuvre des plans de riposte sanitaire et économique, la Côte d’Ivoire a montré la résilience de son économie, avec un taux de croissance de 2 % en 2020, ce qui est rarissime dans le monde. En 2021, il se situera entre 6 % et 7 % et nous retrouverons ensuite le rythme qui était le nôtre entre 2012 et 2019, autour de 8 %. Cela nous permet de maintenir de bonnes perspectives, et donc nos ambitions. Parmi les autres préoccupations de vos concitoyens, il y a la lutte contre la corruption et, plus largement, la bonne gouvernance… J’en ai pleinement conscience. En témoignent l’accélération et le renforcement des actions de la Haute Autorité pour la bonne gouvernance, la création d’un ministère consacré à la lutte contre la corruption et le lancement de plusieurs audits de gestion dans différentes structures publiques. Nous portons en outre une attention particulière à la sensibilisation, au renforcement des capacités des institutions chargées de ces questions, ainsi qu’à la modernisation et à la numérisation des procédures de l’administration pour en finir avec ce fléau. Enfin, et c’est une évidence, il faut des sanctions. De ce point de vue, c’est tolérance zéro.

Bonne nouvelle pour la Côte d’Ivoire, l’annonce par le gouvernement d’une importante découverte pétrolière. On évoque des réserves dix fois supérieures à celles qui existent aujourd’hui. Est-ce vrai ?

Tout à fait. Il s’agit d’une découverte majeure – la première depuis vingt ans – de pétrole brut et de gaz, réalisée avec le groupe italien Eni. Pour le pétrole, les estimations préliminaires se situent entre 1,5 et 2 milliards de barils, alors que nos réserves actuelles sont de 160 millions. Concernant le gaz, on parle de 1 800 à 2 400 milliards de pieds cubes, soit deux fois le niveau actuel. Nous visons une mise en production effective en 2024 ou 2025. Mais malgré cette excellente nouvelle pour notre pays et la manne que cela représente, nous ne changerons rien à la politique de diversification de l’économie dont nous avons parlé précédemment.

La situation sécuritaire au Sahel ne laisse pas d’inquiéter. Or la Côte d’Ivoire a été la cible d’attaques jihadistes, notamment à sa frontière avec le Burkina. Que faites-vous pour contrer cette menace ?

C’est un défi majeur. Des changements profonds ont été opérés au sein de l’armée ivoirienne, qui est plus professionnelle, plus disciplinée, mieux formée et mieux équipée grâce à d’importants investissements engagés depuis 2013. La formation des militaires se poursuivra dans le cadre de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville. Nous allons également augmenter les effectifs en recrutant 10 000 nouveaux soldats [on compte près de 18 000 militaires aujourd’hui] en trois ans, dont environ 3 000 à 4 000 dès cette année. Cela permettra en outre d’harmoniser les pyramides des âges et des grades. Cette stratégie va bien sûr de pair avec une collaboration accrue avec les pays voisins, notamment le Burkina et le Mali, mais aussi d’autres pays côtiers comme le Togo, le Ghana ou le Bénin.

Compte tenu de ce qui s’est passé au Mali, et plus récemment en Guinée, avez-vous pleinement confiance en votre armée et en ses chefs ?

Entièrement. La Côte d’Ivoire dispose d’une excellente armée, républicaine et dotée d’officiers bien formés et légalistes.

Justement, comment analysez-vous ces coups d’État ?

Êtes-vous préoccupé par ce qui ressemble tout de même à un net recul démocratique au sein de la Cedeao ?

Je les condamne fermement, que ce soit au Mali ou en Guinée. C’est inacceptable. Tous les chefs d’État de la sous-région l’ont dit lors du sommet de la Cedeao, qui a d’ailleurs pris des sanctions. Nous sommes préoccupés par l’intégrité physique et la santé du président Alpha Condé, et nous l’avons dit aux autorités militaires guinéennes lors de notre mission, qui était conduite par le chef de l’État ghanéen, Nana Akufo-Addo, à Conakry le 17 septembre. Le président [Mamady Doumbouya] du CNRD [Comité national du rassemblement et du développement] nous a donné des assurances à ce sujet.

CEUX QUI SONT AU POUVOIR DOIVENT MIEUX TENIR COMPTE DE LA RÉALITÉ, DE L’ÉVOLUTION DES PAYS

Il est indispensable d’accompagner les Guinéens afin de minimiser l’impact de la transition sur les populations. Il faut revenir à l’ordre constitutionnel le plus tôt possible. Cela ne doit pas nous empêcher de procéder à une autocritique de la gouvernance dans nos différents pays. Car évidemment, une mauvaise gouvernance peut amener des militaires à intervenir dans le jeu politique, ce qui n’est pas souhaitable. Ceux qui sont au pouvoir doivent mieux tenir compte de la réalité, de l’évolution de leur pays et de toutes les couches sociales, notamment de la jeunesse, ainsi que du développement équilibré de l’ensemble du territoire national.

Votre ami et ancien homologue burkinabè, Blaise Compaoré, doit comparaître, à partir du 11 octobre, devant un tribunal militaire à Ouagadougou dans le cadre du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara. Certains estiment que vous le protégez en l’accueillant ici en Côte d’Ivoire et qu’il doit répondre à la justice de son pays.

 Que leur répondez-vous ?

C’est un problème entre l’ancien président Blaise Compaoré et son pays. Il est en Côte d’Ivoire pour des raisons bien connues. Son épouse est ivoirienne et la Côte d’Ivoire a toujours été une terre d’hospitalité. Je n’entends pas me mêler d’une affaire qui est devant la justice du Burkina Faso.

Comment ont évolué vos relations avec le président français, Emmanuel Macron, depuis votre réélection ?

Elles sont excellentes, comme d’ailleurs celles de la Côte d’Ivoire avec la France, qui est un partenaire privilégié depuis plusieurs décennies. Nous nous parlons souvent, de la situation en Côte d’Ivoire comme de la situation à l’échelle continentale et internationale et nous nous voyons quand je suis de passage à Paris.

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